La mort du centaure

Musée Bourdelle, le centaure mourant, gildalliere, 2015
Photo/Gilles Dallière

Ce centaure passe des heures à mourir dans la communion parfaite des lumières et des contrastes de l’atelier d’Antoine Bourdelle. L’homme-cheval, rongé de douleurs parce qu’il est immortel, obtint finalement du sculpteur de mourir dans l’enceinte du théâtre des Champs-Élysées. Il meurt sans plainte ni faux-semblants, sans voyeurisme non plus, la tête posée sur son épaule. Jérôme Godeau écrit : «Si les frisons de la robe, l’ondulation des flancs sont d’un modelé sensuel, l’allongement de la taille, l’envasement du torse, l’étirement de la ligne du bras et du cou s’inscrivent dans la perfection d’une figure géométrique». Très haut, il tutoie les étoiles, les sabots profondément ancrés dans son socle de plâtre.

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La mort du centaure

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Tout est là

Tuilleries, gildalliere, 2018-Modifier.jpg
Photo/Gilles Dallière

L’automne est enfin là, flamboyant et superbe. Les arbres commencent à s’enflammer. Les feuilles tombent et je traîne des pieds dans la poussière et le amas de feuilles mortes, je retrouve ce vertige du monde de l’enfance, cette insouciance où tout est lent, où tout m’agrippe. La lumière tombe au ralenti et tout remonte de mon enfance, ces sensations du passé enfouies dans la chair… Tout est là.

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Tout est là

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Photographisme n°2, architecture recomposée

Cathedrale Antibes Tirage 5 A 1
Photo/graphisme/Gilles Dallière

Ici, c’est un hymne à la couleur. Il y a deux points essentiels : la photo, graphique de la cathédrale d’Antibes et l’abstraction des formes. Je glisse entre l’espace réel et la représentation de cet espace. J’inscris des rectangles sur des champs de couleurs unies, ceux de Notre Dame de la Platea. Les dessins géométriques polychromes s’y déploient et s’adaptent à l’architecture et l’ambiguïté de l’espace. Une théâtralité mesurée.

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Photographisme n°2, architecture recomposée

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Photographisme n°1, paysage recomposé

Paleopoli, gildalliere, 2018 copie 4
Photographisme/Gilles Dallière
Je bascule dans une nouvelle esthétique ou les lignes, le vert de gris des couleurs et les formes géométriques ne font plus qu’un avec le noir et blanc du paysage photographié. Dans l’atmosphère sourde de ce champ d’oliviers grecs, je réinvente la lumière. Les figures cubistes se projettent et se bousculent à l’intérieur du tirage A1. La simplicité naïve de ces structures est aussi plate et primitive qu’un dessin, mais à travers ce champ de vision, la matière s’aère, les contours spatialisés marquent une volonté d’échapper à la gravité pour mieux gagner en transparence, en équilibre et en articulation.

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Réflection

Mrs Russell, musée Rodin, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

À l’autre bout de sa vie, Marianna Mattiocco della Torre, épouse du peintre australien John Russell, pose pour Rodin déguisée en Saint-Georges. Dans les salles de l’hôtel Biron, son plâtre immobile baigne dans une lumière hésitante. Elle domine avec angoisse le paysage à l’entour. Étouffée dans sa cage de verre, elle est incapable de comprendre ce qu’elle fait au 1ère étage du musée Rodin. Elle attend que les premiers visiteurs apparaissent. Dans cette colonne de sculptures exposées elle cherche des yeux la silhouette des arbres qui se confondent avec la poussière. Elle sait, à cet instant, que quelque chose commence.

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Réflection

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Le passage du temps

Figuier, Grèce, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

Ce jeudi matin, 18 octobre 2018, la lumière était belle, pâle, comme effacée. Les allées du MAD qui rendent hommage à Gio Ponti sont presque vides. Comme le dit si bien Olivier Gabet, directeur du musée des Arts décoratifs, « Cette exposition vient à son heure pour rendre à César ce qui lui appartient et à Ponti la place qui lui revient dans l’histoire de l’architecture, du design et des arts décoratifs… Il est ici chez lui ». Ce samedi matin, je me balance sur l’automne de ma vie. Je ne suis plus tout neuf mais je ne suis pas si vieux et surtout je suis libre de faire ce que je veux. Le moindre geste de cette journée sera un souvenir futur. Hier est parti pour toujours, demain ne viendra peut-être jamais, seul aujourd’hui m’appartient. Les feuilles mortes prennent l’or, le pourpre et le violet de ma vie. Le jour de mon anniversaire, Je ne la mesure pas par le nombre de ses respirations mais par le nombre des moments qui m’ont coupé le souffle.

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Le passage du temps

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Épure

Uil-72dpi
Photo/Gilles Dallière

Tout est dessiné dans cette épure et je n’ai laissé à l’obscur que des croisées d’architecture. Dans cet équilibre où le blanc devient noir et le rien devient tout, une lumière diaphane venue du ciel souligne l’élan d’une ligne qui marque les angles de son trait. Elle se gonfle de clarté et soudain s’immobilise, d’abrège et disparaît dans la palette des gris qui soulignent l’acuité de sa géométrie.

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Du contraint au naturel

uil, jardin de topières, gildalliere, Belgique 2011
Photo/Gilles Dallière

Faire une photographie, c’est prendre la parole et il faut avoir quelque chose à dire. Dans un cadrage, j’apprends la modestie, car je dépends du réel et le réel est plus imaginatif que je ne le serais jamais. Dans ce jardin belge, je prends le temps de regarder le soleil dessiner ses ombres entre les buis taillés en rouleau de printemps. Dans ce monde où désormais on consomme la photo pour le plaisir de partager un instant, réapprenez à regarder, cadrer, hasardez vous et laissez vous guider du calme au tumultueux, du grandiose au pittoresque, du sévère à l’aimable, du contraint au naturel et surtout n’oubliez pas de vous retourner, champ contrechamp. Les images et les mots qui les accompagnent sont la mémoire de ce qui va disparaître.

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Du contraint au naturel

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Vous prendrez bien quelque chose ?

uil, sculpture, Belgique, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

Une tendance ?
Une astuce pour gagner de la place dans un petit espace ?
Je laisse cette passionnante analyse aux magazines de décoration.
Un shopping sur les dix plus belles tables du marché ?
Et bien non, il n’y a pas d’annonceurs.
J’ai simplement posé un regard poétique sur l’installation de Marc Massa et Roger Liekens. Entre le salon et l’atelier de leur immense espace, la superposition des tables, hautes et basses, s’harmonisent dans un jeu de construction imaginaire qui symbolise les fragments de la vie quotidienne et là, je parle d’esthétisme. Une réalisation qui oblige le regard en perte de repères à constamment se repositionner. C’est la représentation de la mémoire du passé. La lumière s’infiltre avec force pour modeler les courbes de l’ébénisterie. Un jeu de formes et de couleurs qui se moque du temps présent.

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Vous prendrez bien quelque chose ?

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Mise à nu

Altan dans la cuisine, Paris, 2018, gildalliere
Photo/Gilles Dallière

Se rapprocher, raccourcir la distance qui me sépare de lui. Le regard est fixe et pénétrant. La photo devient un texte visuel où le visage raconte ses traits. Pendant la prise de vue, je ne demande rien, j’attends qu’il révèle son « être » face à l’objectif, qu’il laisse tomber son masque et transparaître un peu de sa personnalité. La lumière se reflète dans son regard mais expose aussi la peau telle qu’elle est. Une réelle mise à nu.

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Mise à nu

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