Les souillures du temps

fenêtre sur rien, Antibes, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

Antibes impose son sens de la sobriété et de l’épure. À l’ombre de son linteau historique le dépouillement de ce vide est reposant. Les souillures de l’ocre rose s’accordent harmonieusement avec les tonalités du monolithe de granit. L’idée est de cadrer le meilleur de l’architecture et de se débarrasser de tout ce qui peut interférer avec ça. Tout est ramené à l’essentiel, masse, volume, surface, proportion, géométrie. Seul le temps a crée un accident, la salissure intègre l’idée d’une expression minimale du temps.

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Les souillures du temps

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Horizon

cathédrale 2, Antibes, gildallière, 2018
Photo/Gilles Dallière

Voilà une photo pleine de mystères et d’interrogations. Un univers étrange dans lequel l’espace et le temps sont en dehors de la réalité. Une vision fragmentée et colorée de Notre Dame de-la-Platea à Antibes. Mis à part les éléments architecturaux, les formes, les couleurs s’amusent à créer une image presque irréelle. Entre le mur et la mer, entre le clos et l’ouvert, l’histoire paraît située dans un temps imaginaire. Elle n’appartient ni au passé, ni au futur, ni au présent. Elle se situe en dehors du temps. Il faut apprendre à découvrir le monde à travers ce qu’il a en lui et imaginer ce qu’il est. À partir de cet instant on regarde avec d’autres yeux.

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Horizon

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À géométrie variable

Immeuble impériale, Nice, gildalliere,2018
Photo/Gilles Dallière

Face au Cimiez des anglais, le plateau du Piol, dans le sillage impérial devient le refuge de l’aristocratie russe. De cette grande époque il ne reste plus grand chose hormis des souvenirs dans les livres d’histoire. Beaucoup de villas et de palais ont disparu mais on peut voir encore le château de Valrose, le musée Chéret, la cathédrale orthodoxe. En 1950 cet immeuble a été construit sur cette terre de refuge chère à la tsarine Alexandra Féodorovna. 41 avenue Buenos Ayres, les formes géométriques brise-soleil et la subtile variation de son architecture m’ont interpellé.

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À géométrie variable

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Le silence

Cathédrale, Antibes, gildalliere, 2018-Modifier.jpg
Photo/Gilles Dallière

Devant mon objectif, il y a le silence. Le silence d’une cathédrale qui ne déborde pas d’ors ni de stucs. Dans cette pénombre, je ressens une timidité semblable à celle qu’inspirent les cultes inconnus. Je me pose, j’écoute, je prends de la distance, j’observe, je m’inscris exactement dans le champ du baptistère à la limite de la ligne de démarcation entre l’ombre et la lumière. Face à moi cohabitent la gloire et l’humilité, le sublime et le dérisoire : la vie.

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Le silence

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La contrainte et la liberté

intégrisme, Nice, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

Je porte mon regard sur un sujet délicat : la contrainte et la liberté. La liberté… Dans ton petit ghetto, je t’ai enfermé malgré moi entre ces lignes souples. Comme toutes les femmes, tu ressembles à ce grand oiseau blanc au plané majestueux, tu sillonnes les airs des immensités océaniques mais la plage t’a engluée dans tes voiles. Forme compacte qui agite piteusement ses ailes noires sur l’amer de la vague. J’espère de tout mon cœur te savoir aussi libre de tes choix que je le suis des miens.

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La contrainte et la liberté

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En majesté

cage du magestic, Nice,gildalliere,2018
Photo/Gilles Dallière

Au Majestic, la cage d’ascenseur et la volée d’escalier de l’ancien palace de la belle époque sont en majesté. L’entrée est à la hauteur de ses ambitions. Stucs, ferronneries et marqueteries se reflètent sur un sol de pierre ivoire. Le jeu volumétrique et la profusion ornementale de la rampe témoigne de l’apogée de « l’empire français ». Sous les hautes fenêtres de chaque palier, dont les vitres bordées d’un vitrail Art Déco, éclairent l’escalier d’un jour blanc laiteux, je me sens pénétrer par un silence grave, presque oppressant.

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Le vertige

rue de France, Nice, gildalliere, 2018-Modifier.jpg
Photo/Gilles Dallière

L’escalier est à jamais une énigme et pour tenter d’en percer les secrets, je deviens indiscret. Il faut forcer la porte. Attendre qu’elle s’ouvre et se faufiler dans l’entrée. Là, on sait qu’il faut quitter les lieux où monter les marches, une par une, drapées d’ombre et d’intangible menace. Il faut tendre l’oreille, percer le secret des portes closes et du dernier étage, se pencher dans le vide et capter le vertige de ce manque infini.

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Le vertige

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La pluie des anges

Orage, Nice, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

L’ardeur du soleil grille tout et la terre en est outrée. Même si le champ de l’air s’obscurcit, à sa venue ces pauvres sources sont épuisées. Dans le ciel mordoré je cherche les invitations au voyage. À droite, il y en a une qui plane dans les nuages. Sur l’horizon, la forme des autres se déforme, parfois légère comme une voile, parfois lourde comme la Corse. La pluie dessine des images, l’inconscient interprète…le ciel s’obscurcit, le vent reprend sa ronde, j’attends en vain qu’il dépose des perles de pluie dans l’ambre de la Baie des Anges.

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La pluie des anges

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l’enfermement

Pétanque 2, Nice, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

Je me suis assis sur la chaise, face à la mer, au soleil levant. J’ai pris la clé des champs de cet univers clos pour me faire la belle. Dans cet enfermement, je me laisse traverser par la lumière au delà du chemin. Mettre en scène l’espace pour y enfermer mon vide. Retrouver l’amour sans mesure, le silence sans contraire, la contemplation d’un visage infini fait d’ombres et de lumière.

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l’ordre des choses

Église Saint Jean-Baptiste - le Voeu, Nice, gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière

Si l’architecture des temples antiques m’était contée, ce serait une histoire d’ordres, d’écritures qui se succèdent comme des chapitres où les mots des uns se mélangent avec ceux des autres, une mixité dans laquelle on aimerait mettre…un peu d’ordre.
Alors, dorique, ionique ou corinthien ?
Ionique bien sûr, revisité par le néoclassicisme de l’architecte italien Charles Mosca. La double volute du chapiteau semble faire de la pierre une pâte souple que l’on aurait recourbée sur elle-même de part et d’autre de la colonne. C’est une des clés essentielle de l’église Saint Jean-Baptiste dite « le vœu », construite entre 1835 et 1852.
Pourquoi « le vœu » ?
Chaque année, depuis 1860, le maire de Nice prononce le vœu en ces mots : « Jéu, Christian Estrosi, suchessour dei consou de Nissa, au noum dou counsèu municipal e dou poble nissart, renouvèli aquestou vout e counfidi lou destin de la vila Nouostra-Dama de li Gracia.

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