RUBELLI, LA LIBERTÉ DU GESTE

Loin des lampas et des brocards, si je devais retenir un tissu chez l’éditeur vénitien Rubelli, c’est « Rembrandt », un jacquard riche en trames, tiré d’une esquisse originale sur papier de riz. Un dessin presque organique, le gris en note majeure, résolument contemporain grâce au mélange coton viscose qui lui donne une certaine brillance. L’effet coup de pinceau sur toute la largeur lui impose une dimension intemporelle sans être passéiste. Entre les nuances claires ou foncées la délicatesse du mouvement fait vibrer la lumière.
30163 Rembrandt, 3 coloris : Calce, Antracite, Salice.
41%CO, 37%VI, 22%PA, Larg.135cm, Rac. 88
http://www.rubelli.com

Clichés/tendances

Rubelli, la liberté du geste

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Jacques-Doucet-Yves-Saint-Laurent-une-intimite-partagee_article_landscape_pm_v8

Nous sommes à la fois rue Saint-James, à Neuilly, en 1928, dans la dernière demeure de Jacques Doucet, et rue de Babylone, cinquante ans plus tard, dans l’appartement d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, face à leur parti-pris esthétique : la recherche de l’espace parfait. Le couturier Jacques Doucet fit cohabiter des œuvres parmi les plus importantes de l’histoire de l’art moderne, de La charmeuse de serpents du Douanier Rousseau aux Demoiselles d’Avignon de Picasso, en passant par la Muse endormie II de Brancusi et La Blouse rose de Modigliani. À partir des années 1960, Yves Saint Laurent réunit avec Pierre Bergé un musée vivant. Ils font cohabiter les arts premiers, les grands maîtres tels Goya ou Picasso et des meubles Art déco dont Jean-Michel Frank. La scénographie pensée par Nathalie Crinière et le décor signé Jacques Grange démontrent avec élégance, les croisements, les rencontres, les confrontations d’espaces-collections à la recherche d’un certain absolu. Et c’est bien le mélange des genres qui nous fascine dans cette installation jusqu’au bout du concept : un œil exceptionnel pour le bel ouvrage et une dimension créative sans complexe.
Jusqu’au 14 février
Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent
Espace d’exposition et boutique
3, rue Léonce Reynaud,
75116, Paris
http://www.fondation-pb-ysl.net

Céramique, Clichés/expositions

Vivre pour l’art

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LES ROBES TRÉSORS DE LA COMTESSE GREFFULHE

Pour la première fois, le Palais Galliera expose la garde-robe d’exception de la comtesse Greffulhe, née Élisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952). Cousine de Robert de Montesquiou, passée à la postérité sous la plume de Marcel Proust dans le célèbre roman À la recherche du temps perdu, la comtesse prête ses traits à la duchesse de Guermantes. Elle vécut la fin du Second Empire, deux Républiques et deux guerres mondiales. La plus belle femme de Paris – tant d’allure que d’esprit – tient salon dans son hôtel particulier de la rue d’Astorg, reçoit au château de Bois-Boudran ou dans sa villa de Dieppe. Exubérante dans ses toilettes, la comtesse Greffulhe met en scène ses apparitions, sait se faire rare, fugitive et incomparablement fascinante. Elle fonde la Société des grandes auditions musicales et va transformer les bonnes œuvres en relations publiques ; pragmatique, elle lève des fonds, fait de la production de spectacles, de la promotion – Tristan et Isolde, Le Crépuscule des dieux de Wagner, les Ballets russes de Diaghilev, Isadora Duncan… Parmi tant d’autres de ses combats, la comtesse soutient le capitaine Dreyfus, Léon Blum, le Front populaire, la République ; se passionne pour les sciences – Marie Curie et l’Institut du radium, Édouard Branly et ses recherches. Le Palais Galliera présente une cinquantaine de modèles griffés Worth, Fortuny, Babani, Lanvin. manteaux, tenues d’intérieur, robes de jour et du soir, accompagnés d’accessoires, de portraits, de photographies et de films… Autant d’invitations à la mode retrouvée, à la rencontre de cette grande dame du Tout-Paris dont Marcel Proust écrivait : « Aucun élément n’entre en elle qu’on ait pu voir chez aucune autre ni même nulle part ailleurs. Mais tout le mystère de sa beauté est dans l’éclat, dans l’énigme surtout de ses yeux. Je n’ai jamais vu une femme aussi belle ».

Commissariat : Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, et l’équipe de la conservation et de la documention du Musée de la Mode de la Ville de Paris, Alexandra Bosc, Laurent Cotta, Sophie Grossiord, Sylvie Lécallier et Sylvie Roy.

Cette exposition sera présentée au Musée du FIT (Fashion Institute of Technology, New York) en septembre 2016.

http://palaisgalliera.paris.fr

 

 

Clichés/expositions

La mode retrouvée

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