Mon petit chat…

Maman, portrait, gildalliere, 2019
Photo/Gilles Dallière

Mon petit chat, je ne t’aurai plus dans mes pattes. J’aimais tellement cela. Te savoir à côté. Toujours là. Je n’aurai plus ton écho. Je n’aurai plus ta joie intérieure, ni ta voix, ni tes appels à l’aide. Je suis tellement heureux d’avoir passé tellement de temps avec toi. À quoi vais-je servir maintenant ?
Cet été, tu m’avais demandé quel âge tu avais, et je t’ai répondu que tu aurais 93 ans le 28 novembre. Je te rassure mon petit chat, tu ne les auras jamais.
Je vais me permettre de reprendre les mots de Philippe Claudel, pour toi…
« La mer qui joue à deux pas son tambourin de gris, le sel, le vent t’accompagne ».
Ceux de Jean Cocteau …
« Le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants ».
Tu me disais toujours, quand je partais « on ne laisse pas son petit chat tout seul ».
Aujourd’hui, Maman c’est moi qui suis seul.
Je t’embrasse comme je t’aime, très très fort.

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Mon petit chat…

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Ralentir les jours…

Zarziz, Tunisie, gildalliere, 2011
Photo/Gilles Dallière/Zarziz/Tunisie

Je voudrais ralentir les jours, marcher presque à reculons. Retrouver cet été et tenir ce bouquet de promesses que nous nous sommes fait. Aujourd’hui une dépression respiratoire te plonge dans une somnolence considérable. La nuit, le jour, le chaud, le froid, la peur, la solitude,sont là. Le plus triste est de voir s’effacer ta voix, ton regard, une foule de petits éclats vifs rien qu’à toi. Demain peut-être, les mots reviendront, minuscules. Peut-être pas…

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Ralentir les jours…

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La mer est grise à Nice…

Chambre avec vue, Tunisie, gildalliere, 2011
Photo/Gilles Dallière/Tunisie

Soudain la mer est grise à Nice. Il y a de la houle au loin. Des dentelles d’écume. Quelques voiles s’agitent comme des mains qui appellent au-secours. Alors on aime la vie, avec ses défauts, ses banalités, ses petitesses. Tu sais ce que je veux dire. Aime ta vie Maman, immense, flamboyante et unique. Je t’aime…

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La mer est grise à Nice…

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Pour toi…

Muse Montmatre, chez moi, Paris, gildalliere, 2019 L1016745-Modifier.jpg
Photo/Gilles Dallière

J’ai acheté ces fleurs pour toi. Au fond de la pièce, ton portrait solitaire se laisse gagner par la lenteur. Je sais aujourd’hui que le futur qui m’attend ressemble à une encombrante décharge à ciel ouvert, riche de souvenirs mal empilés. Ce matin, le ciel hivernal s’est subitement pétrifié et tout mouvement est paré d’immobilité.

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Pour toi…

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Inspiration originelle.

Anvers, Vlaeykensgang, Belgique, gildalliere, 2006
Photo/Gilles Dallière/Anvers/Belgique

Me voilà plongé au cœur du quartier médiéval de Vlaeykensgang à Anvers. Ma voix passe sur la beauté ocre de la patine écaillée, et le vaste vide pavé, résonne d’un silence magnifique. Il y a cet arbre tourné vers le ciel. Il regarde la terre et ne reconnaît rien. Ce paysage intérieur est un labyrinthe de choses oubliées et sans nom. Un rayon de soleil révèle l’incroyable beauté des piliers de pierre soutenant la structure de la maison.

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L’apparition

Kiki Smith, exposition à la monnaie de Paris, gildalliere, 2019
Photo/Gilles Dallière/Kiki Smith/11 Conti Monnaie de Paris

Et maintenant, je suis face à l’expression de la jeune fille assise de Kiki Smith. Le palais palpite, flamboie. De chaque recoin s’envolent d’innombrables fantômes de bronze, de plâtre, de verre, de porcelaine. Des corps humains, et la peau comme une frontière fragile avec le monde… Et les pièces continuent de s’ouvrir sur mon passage et de se refermer après moi, et dans la réflexion des alcôves, la jeune fille s’allonge.

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l’apparition.

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Un temps mort.

Projection des réverbères sur le balcon, Paris, ruedes Saules, gildalliere, 2019
Photo/Gilles Dallière/Paris

Ce soir le ciel est noir, d’un noir graphite sale. Embusquée, la pluie attend son heure et, en attendant, le temps se tient parfaitement immobile. Un temps mort. La projection de la lumière des réverbères découpe des collages sur le papier de riz de mes murs. Le temps trace des signes à l’encre de Chine, des lignes, des courbes, du paysage dans une chorégraphie spontanée. Destruction et reconstruction. C’est ma façon de réparer le secret de mes maux.

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Un temps mort.

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Grande ouverte.

Porte ouverte, Belgique, De Uil, gildalliere, 2011
Photo/Gilles Dallière/De Uil/Belgique

J’ai laissé la porte grande ouverte, et pourtant ce matin les températures ont subitement chuté. Elles sont en deuil d’un mois d’octobre idiot. Interminable. Monolithique. Elle m’aide à revenir au monde actuel grâce à des petits gestes usés, des sarments de bois morts qu’on enfourne à feux lents dans l’idiotie de croire que tout doit s’arranger, se rassembler, se resserrer. Repartir une fois encore. Devenir.

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Grande ouverte.

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