« CHOSES QUI FONT BATTRE LE COEUR »

da yeffet, Aston

La collection « ASTON(E)ISHING BLACK » présentée à la Gallery S. Bensimon m’a fait battre le coeur. Dan Yeffet a apporté de la noblesse à cette pierre japonnaise rouille et anthracite extraite du mont Okurayama au Japon. Je reste persuadé que la simplicité de ces tables basses est le résultat directe d’une réflexion profonde. C’est là pour moi une forme de minimalisme, faire beaucoup avec peu. Dan a bien été le moyen d’expression permettant d’accepter ce qu’offre cette nature. Quand on sait cela, quand on taille, une erreur inattendue est toujours un cadeau rare. Loin des modes et des stratégies commerciales, la pureté et la simplicité sont les facteurs qui donnent une place à part à cette collection totalement équilibrée. L’effet délibérément inachevé et magnifiquement imparfait est un répit pour l’œil. Il y a dans ces pièces une pureté qui parle au cœur, une sérénité qui procure le calme et la compassion cachés au coeur de l’esprit du Wabi…

Gallery S.Bensimon
111 rue de Turenne
75003 Paris
http://www.gallerybensimon.com

Clichés/design

« Choses qui font battre le cœur »

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CORPS ET ÂME

Sylvie Guillem

Au théâtre des Champs-Elysées, hier soir, Sylvie Guillem, bras tendus en formation en V vers le bas, les mains relevées sur les côtés, la jambe d’appui ébauchant une génuflexion, le pied de derrière pointé et appuyé sur la cheville de terre, a exécuté l’ultime révérence de sa carrière de danseuse étoile. Je peux vous dire que l’émotion, au deuxième rang de l’orchestre, était partagée. A cinquante ans vous lancez votre dernier défi chorégraphique avec Akram Khan, Russel Maliphant, William Forsythe et Mats Ek. Votre corps s’est tendu avec une force étonnante, jusqu’à sublimer les meurtrissures de 39 ans d’une carrière rebelle qui a ébloui le monde de la danse contemporaine. 39 ans de travail, de souffrance, d’effort jusqu’à parvenir hier soir à la perfection d’un saut, d’une arabesque ou d’un jeté de bras. C’était la fête au théâtre des Champs-Elysées et j’ai eu une chance incroyable de pouvoir applaudir ce que vous nous avez donné : le meilleur de vous. « Life in Progress » madame.

Clichés/tendances

Corps et âme

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J-25 : VOIR ET ÊTRE VU

Photo Gilles Dallière, Brésil 2002

C’est indigne ! J’ai monté l’escalier au pas de course, me disant qu’il me faudrait trouver le temps de préparer ce fait sensationnel : une exposition, mais j’ai été dérangé… Toujours est-il qu’elle est là… L’exposition… Dans 25 jours exactement à La Galerie des Photographes. Je frôle donc la catastrophe, j’arrive tout juste à garder les pieds sur la corde raide. J’ai l’impression d’y faire passer tout ce que je veux y mettre. Je m’attaque au choix, 30 photos dont une que je fais demain. Mais il y en a trop. Je commence maintenant à vouloir choisir, écrire des notes, ouvrir des dossiers. Il y a là, comme un processus naturel, prolongé, plutôt palpitant, dont on désire inexplicablement voir la fin. Le soulagement de s’éveiller et de se dire : « C’est fait. » Et c’est le 8 octobre… J’aimerais vous y voir tous, mais avant le vernissage, il faut que je tire de ces marches, des sentiments, du subtil et du désinvolte (je ne suis pas si certain de celui là). « Voir et être vu », tel est l’enjeu de ces images. Un parcours dénivelé qui monte et qui descend dans mes souvenirs d’enfant.

https://www.facebook.com/lagaleriedesphotographes?ref=ts&fref=ts

Clichés/expositions

J – 25 : Voir et être vu

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SAINT-GERMAIN EN ART MAJEURE


Photos/Gilles Dallière

En même temps que Paris Design Week, entre « Iconic Design » chez Triode et l’école bleue qui présente « Mobilier du Quotidien », Parcours des mondes s’impose autour de Saint-Germain-des-Prés. Une vraie récréation qui à ouvert ses portes hier soir jusqu’au 13 septembre 2015. Le salon fédère les plus grands marchands internationaux d’arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie, et des Amériques, rendant à Paris sa place de capitale mondiale de cette spécialité. Une respiration culturelle, soignée autour des plus grands chefs-d’œuvre des arts premiers. Entre la peinture contemporaine et les arts anciens, il y a des correspondances étonnantes et c’est pour ça que ce marché est à la fois si vivant et si dynamique. 84 exposants, dont la moitié étrangers attirent des amateurs éclairés entre le jeu des ombres et les lumières d’une scénographie d’une force émotionnelle à couper le souffle. Une promenade « sensible », enfin baignée par un soleil réparateur.

http://www.parcours-des-mondes.com

Clichés/expositions

Saint-Germain en Art majeur

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À l’ombre du regard

Platia Ammos Cythère 2015
Photos/Gilles Dalliere/Grèce,2015

La vie a-t-elle été très solide ou très précaire pendant ce mois d’août ?
Elle a été transitoire, passagère, diaphane. Je suis passé comme un nuage sur les vagues. Cette île de lumière est entraînée par le vol fluide des papillons qui suivent irrésistiblement la même direction : celle des bains d’Aphrodite.

L’aube, la plage, le chant des coqs dans le maquis, c’est le commencement. Ensuite il y a l’atmosphère, il y sera question d’aventures, de plages, de cuisine, de contradictions, d’humeurs, de réalité et d’irréalité, une perception bizarre des choses où le monde irréel devrait envelopper tout ça.

Le papillon peut entrer dans la cour, il faut qu’à l’ombre des tonnelles il y ait une fleur. La lumière du petit matin et la lumière du soir font régner une grande liberté à ses projections volées. Mais est-il besoin de s’étendre longuement pour donner à ces clichés la forme qui convient.

L’ombre est bien là, essentielle à la nature indifférente. Elle a sa vie propre, car au lieu d’étouffer les choses, elle glisse simplement pour mieux les déformer droit devant elle. Le soleil vient de se lever, il ne me reste plus qu’à entrer dans ce paysage étrange et d’en capturer l’instant, celui qui efface tout quand le soupir de la marée montante et descendante s’agite au-delà de ce cercle de lumière vive.

Lemonas Cythère 2013

Clichés/photos

À l’ombre du regard

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