Tapis rouge…

Les géométries de l’architecture du Mobilier National, Auguste Perret, Paris, gildalliere, 2021

À travers la fenêtre de l’atelier, port du masque et passe sanitaire obligatoire, je me suis mis à aimer ce béton corrodé, ces lignes géométriques où s’attarde la lumière des ombres, le store blanc baissé, la poussière du soleil sur les meubles et les luminaires des années 1930-1950 superbement restaurés. J’aime l’élégance de l’ordonnance des bâtiments posés en carré autour de la cour d’honneur fermée par une colonnade, le tapis rouge d’Emmanuel Macron, les variations de textures, les couleurs d’agrégats et les badigeons colorés. Le clou de la visite : le drap mortuaire du retour des cendres de Napoléon Ier en 1848. C’est aussi ça le Mobilier National.

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Tapis rouge…

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L’escalier Perret…

L’escalier d’Auguste Perret, Mobilier National, Paris, gildalliere, 2021

À l’intérieur du bâtiment, l’escalier de béton est la colonne vertébrale du Mobilier National. Il s’agit alors, pour Auguste Perret, de placer au rez-de-chaussée, sur les deux niveaux de sous-sol et les trois étages, les nombreuses et vastes réserves et ateliers. Une attention particulière est portée aux conditions climatiques : triples parois, triple ouverture, double vitrage aux fenêtres, tout est tenté pour réduire autant que possible les variations thermiques d’un immeuble destiné à la conservation des collections d’œuvres d’art.

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L’escalier Perret…

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Le bâtiment Perret…

Détail, architecture, façade du Mobilier National, Paris, gildalliere, 2021

J’ai fait beaucoup de photos de murs. Pour moi, là où il y a un mur c’est le commencement de l’architecture, et quelle architecture : le Mobilier National installé depuis 1937 dans un bâtiment construit par Auguste Perret sur les anciens jardins de la Manufacture des Gobelins. Un mur sépare un lieu d’un autre. Construit en béton armé le bâtiment Perret est coloré d’un badigeon ocre jaune essuyé après séchage et légèrement brossé. Le mur est lourd et tiède. On y cache derrière des tapisseries et toutes les prestigieuses collections du mobilier français.

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Le bâtiment Perret…

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Exposé…

Détail, fauteuils Premier Empire, 1804_1815, Jacob Frères, Palais des Tuileries, Mobilier National, Paris, gildalliere, 2021

Je suis toujours là, avec mes déchirures, à peine masquées par le flou artistique du plastique qui me protège de la poussière ambiante de la réserve Perret. Je pose sur mon étagère au cœur des prestigieuses collections du Mobilier National. J’ai quand même meublé la cour impériale ! Alors regardez moi bien dans les yeux. Mes lignes sont claires, mes proportions parfaites. Parfois injustement taxé de rigidité, j’étonne par la variété des détails que l’on découvre et qui, souvent discrets, contribuent à une harmonie d’ensemble. Mon parti décoratif : le joli ton de l’or où se détachent des ornements sculptés qui forcent l’admiration.

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Exposé…

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Bouleversant…

Je casse le rythme de mes photos pour vous faire partager une grande émotion. Au théâtre de l’Atelier, à Paris, Samy Frey incarne Claude Lanzmann et le médecin suisse Maurice Rossel délégué du comité de La Croix-Rouge pour inspecter le camp d’Auschwitz en 1943, puis celui de Theresienstadt en 1944. Il se laissa abuser par la mise en scène qu’avaient organisée les nazis. Il ne vit pas l’horreur au-delà de la parodie. Claude Lanzmann l’avait interviewé en 1979. Il en avait tiré un film et un livre : « Un vivant qui passe ». Ce sont ces mots-là que lit Sami Frey pendant une heure, témoignant dans sa lecture d’un respect infini. Pourquoi et comment ce médecin se laissa-t-il aveugler, sans rien déceler de la combinaison inouïe de violence et de mensonge qui culminait dans les camps de concentration ? Telle est la question fondamentale posée par Lanzmann dans ce document exceptionnel. Cet aveuglement renvoie aujourd’hui aux nôtres dans trop de domaines, politiques, sociaux, et écologiques. Bouleversant. 

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Bouleversant…

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Estampille…

Fauteuils Premier Empire, 1804_1815, Jacob Frères, Palais des Tuileries, Mobilier National, Paris, gildalliere, 2021

Je suis un fauteuil, enfin, un ensemble de fauteuils. Je ne ressemble pas à mon image et pourtant, derrière la transparence opaque du plastique qui m’emballe, j’appartiens aux prestigieuses collections du Mobilier National. Vous me croisez presque démasqué comme une envie post-confinement noyé dans l’architecture d’Auguste Perret, et je donne l’illusion de m’exposer à l’air libre. Il n’en est rien. Il s’avère que mon humeur se révèle délicate. Certes, je joue avec les étiquettes, le genre estampillé Jacob Frères, mais je suis comme je suis ; une histoire sans frontière, fragile. Je fais partie d’un ensemble prestigieux livré sous le Premier Empire au Palais des Tuileries. Aujourd’hui, je suis ailleurs.

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La fenêtre fermée…

Nature morte, l’équilibre des choses,Anvers, gildalliere, 2006

La fenêtre fermée n’en réfléchit pas moins le monde qu’elle tient à l’écart d’elle-même, les gens qui n’en finissent jamais de passer, le ciel qui ne sait s’arrêter d’être ciel, et la maison d’en face à l’ancre de sa végétation envahissante. La fenêtre fermée tournée vers son envers, donne à la nuit des nouvelles du jour et parle à la chaleur du froid qu’il fait dehors.

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La fenêtre fermée…

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Quelqu’un a vu passer le jour ?

Ne pas voir la pluie tomber, Paris, gildalliere, 2021

Le mur est percé d’une fenêtre. Dehors, le vent encercle mon champ de vision. Je repousse des deux mains l’obscurité pour vivre de flou et de vestiges, pour ne pas sentir la tristesse de la pluie à l’extérieur. Accroupi sur mon ombre, je ferme les persiennes et la fenêtre se dessine alors d’air opaque. Le silence qui naît du bruit de la pluie s’éparpille dans la rue étroite que je contemple, debout, contre la vitre à laquelle je m’appuie.

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Quelqu’un a vu passer le jour ?

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La pluie d’été…

La pluie d’été, gildalliere, Montmartre, Paris, 2021

Il y a toujours, dans les villes, des vieux immeubles construits autour d’une cour intérieure où le soleil peine à descendre. Percées d’une multitude de fenêtres, les façades de ces constructions constituent comme les parois d’un grand puit d’ombre humide. Parfois, une branche épuisée par le manque de lumière et la solitude, s’élève tristement. Dehors, le léger souffle du vent déchire en dénivellements aériens la chute rectiligne de la pluie. Il reste sur le carreau une poussière de diamants minuscules, comme si, de là-haut, le ciel secouait les miettes d’une grande nappe azurée.

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La pluie d’été…

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Le terrassier au travail…

Le terrassier au travail, sculpture, Alfred Boucher, Palais Galliera, gildalliere, 2021

Un homme nu émerge d’un bloc de marbre sculpté par Alfred Boucher. Une conversation étonnante entre la duchesse de Galliera et le terrassier au travail. Avec son décor nouvellement restauré la coquette est consciente de son élégance citadine devant ce nu idéal, ce corps au travail qui nous convie à rebrousser le temps. On ne reste pas indifférent face à l’homo-érotisme du terrassier. Alfred Boucher se situe dans la ligne académique la plus stricte, celle qui plaît à la IIIe République. Dans cette posture de la bonne société il met en avant la musculature du corps. Les veines saillantes attirent l’attention sur l’effort fourni, les mollets sont frappants de précision, le sexe est dévoilé, et le visage hiératique semble montrer que rien ne détournera l’homme de sa besogne jusqu’au mouvement de la pelle qui se courbe sous l’effort.

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Le terrassier au travail…

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