La lumière danse…

Danser les ombres, cimetière de Montmatre, Paris, gildalliere, 2021

Elle est là. Je passe toujours devant elle dans le cimetière de Montmartre du côté de Dalida. Elle ne s’appelle pas, il y a juste la profondeur de la mort. Les épreuves du temps l’ont forcée, l’ont enlevée à l’existence qu’elle avait espérée, mais elles ne lui font pas baisser les yeux. Elle est là, devant moi, au soleil traversant, sans plainte. Elle est belle dans la lumière du passé filtré par les errances d’aujourd’hui.

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La lumière danse…

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Mouvement d’art…

Mouvement Art Déco, escalier de l’hôtel Martel, rue Mallet-Stevens, Paris, Robert Mallet-Stevens (1927). gildalliere, 2010

Ici tout est dans l’espace et le mouvement. C’est un endroit où le regard se réfléchit lui-même à l’intérieur de la vue, de telle sorte que l’architecture y reste prise. Entre 1926 et 1927, Robert Mallet-Stevens sculpte l’espace et le silence. En construisant la villa-atelier des frères Martel, il nargue les architectes et les décorateurs de l’époque dont la mission n’a jamais été que de remplir. L’escalier apparaît dans ce qu’il élimine. Il va chercher la lumière vers un ciel qui semble plus clair qu’ailleurs. Elle s’empare de lui, le possède, l’apaise. Elle enveloppe la cage que la main courante s’approprie en la vidant.

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Mouvement d’art …

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L’aube…

5h30, le soleil se lève sur le village D’Aroniadika, Kithera, Grèce, gildalliere, 2017

Il est 5h30, le soleil levant se pose sur la ligne électrique pour écouter la poésie d’Arthur Rimbaud.
« J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. 

Je ris au Wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime 
argentée je reconnus la déesse.

Alors je levais un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
À la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant
Comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.
Arthur Rimbaud, Illuminations

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L’aube…

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La rose de l’oubli…

Rose, nature morte, gildalliere, Paris

Il y a comme un pressentiment, une sorte de sagesse précieuse dans cette image. Cette fleur est la fleur du souvenir. La voici devant moi, immobilisée à jamais à travers le prisme impénétrable mais si facile à briser de ses tendres couleurs, celle qui hier flottait si vite sur tes cendres. La rose s’est fanée, mais elle n’a rien perdu de la fraîche pâleur de ses nuances orangées.

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La rose de l’oubli…

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Décrépitude de l’instant…

Les vestiges de la rue de Hauteville, Paris, gildalliere, 2021

Au fond de la cour d’un immeuble de la rue de Hauteville, je me suis souvenu de ces jours délicieux où mon amour à ton cœur savait se faire entendre. Tout a changé, et aujourd’hui, sous ce porche, tu n’as plus rien à dire et tu m’arrêtes avec un froid sourire, coincé au creux de ton alcôve. Il fut un temps, où dans cet escalier, j’y trouvais cette molle langueur, ce tendre feu que le désir fait naître. Les murs sont décrépis, la lumière est blafarde, la main courante fait défaut, tout est changé, tout, excepté mon amour.

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La poubelle ville du monde…

Désolation, saleté, drogue, au pied de la basilique du Sacré-Coeur, rue Briquet, Paris, gildalliere, 2021

En me promenant au pied de la butte Montmartre, j’ai été extrêmement choqué par la saleté et les détritus qui jonchent le quartier autour de la rue Briquet. Entre le boulevard de Rochechouart et la rue d’Orsel, 76 mètres de graffitis, de poubelles renversées, d’odeurs d’urine et de merde, servent d’écrin à la basilique du Sacré-Coeur. Les ordures encombrent les pavés. À l’évidence, Paris est sale. La saleté de notre capitale est déplorable et le constat est unanime, la seule qui a encore besoin de s’en convaincre est la Maire de Paris elle-même. Pourtant, nul ne saurait gouverner en se pinçant le nez, mais encore faut-il accepter d’ouvrir les yeux pour s’en convaincre. Anne Hidalgo a beau désigner de nouveaux boucs émissaires de la saleté, ce sont bel et bien ses choix politiques et la mauvaise gestion de ses services qui ont fait de Paris la « poubelle ville du monde ».

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La poubelle ville du monde…

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La lumière de l’ombre…

Ombre suspendue, pass Dénommé D9,Rue Saint-Lazare, Paris, gildalliere, 2021

Le soleil moqueur d’avril perce ton sommeil. Alors tu accompagnes ton ombre jusqu’au soir. Les murs ne te retiennent pas. La maison est poreuse, abandonnée, triste, livrée à elle-même au fond d’un passage privé qui mène à un hôtel particulier. Les murs n’ont pas gardé la voix des objets. Le pot en terre cuite qui sert de lanterne meurt de soif. Il s’obstine à se multiplier à même le mur. Et qu’importe si l’envers n’est pas conforme à l’endroit, les objets recomposés répètent le même bruit fêlé quand ils n’ont rien à se reprocher.

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La lumière de l’ombre…

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Reflet trouble…

Allée du passage de Choiseul, Paris, gildalliere, 2021

De seulement te regarder, ton reflet se trouble. L’invisible aujourd’hui, c’est la culture. J’ai beau chercher des yeux sans désir les vitrines vides de la vie, le monde autour est encore plus noir que son ombre. Nous avons des rêves, des objectifs, des promesses, et nous ne pouvons plus travailler, ni rêver. Nous devons grandir, chercher, construire, ensemble et dans toutes les langues, le monde de demain. La COVID nous a coupé nos membres. Nous sommes amputés, mutilés, pourtant nous nous sommes armés de patience et nous avons accepté d’annuler, d’arrêter, d’interrompre. Quel monde nous attend si l’art ne nous permet plus d’échanger, de se retrouver ?

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Galerie Vivienne…

Les mosaïques du passage Vivienne, Paris, gildalliere, 2021

J’ai posé mon regard sur les magnifiques mosaïques de la Galerie Vivienne réalisées par Giandomenico Facchina en 1880, soit quelques décennies après son ouverture. Il existe des cultures, parfois très sophistiquées, dans lesquelles sculpter ou peindre des histoires n’a pas pour aboutissement le marché. Des cultures dans lesquelles une mosaïque ne finit pas par devenir un produit mais se contente de rapporter des histoires secrètes, des mémoires, des mystères, qui sans cela, ne seraient jamais apparues. Ces volutes ont été inventé pour accompagner les gens dans les illusions de la vie. 

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Passage Choiseul…

Réflexion sur le passage de Choiseul, Paris, gildalliere, 2021

Nés au tout début du dix-neuvième siècle, les passages couverts ont proliféré jusqu’en 1850, époque où ils présentaient une série de prouesses architecturales comme la construction en fer et en verre nécessaires à l’édification de leur élément fondamental, la verrière. La nouveauté urbaine constituée par la possibilité de se déplacer à pied sec dans un Paris inondé de boue, l’innovation de l’éclairage au gaz en contraste avec les rues sombres, allait de pair avec une nouvelle définition de la ville, dont les passages étaient le joyau et la miniature. Luxe, richesse, éclairage, étalages, miroirs : la foule s’y donnait à elle-même en spectacle. Contemporains de la flânerie et du dandysme, conceptions tout autant sociales que culturelles, ils incarnaient aussi l’avènement du commerce élevé au rang d’art. Aujourd’hui, Passage Choiseul tout ça a bien changé.

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Passage Choiseul…

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