Les yeux dans le vide…

Le Gange, Varanasi, Inde, gildalliere, 2008

Le calme et la paix sont là dans les eaux profondes du Gange, si vaste que le ciel épris d’espace et de bleu s’y est mis. Les yeux dans le vide, j’observe les vaches saintes, cambrées sur la terre rafraîchie par la blancheur des cendres des crémations. De tous ses feux le jour s’incline, les vagues glissent sur le ciel à ma rencontre, ma double vie m’attend dans les plis de la nuit, car c’est ici que mourir veut dire s’éveiller de la vie à la vie.

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Les yeux dans le vide…

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Ablutions…

Le ghat du maharaja de Varanasi, Inde, gildalliere, 2008

Loin des infobésités de notre monde, je regarde le fleuve sacré charrier ses flots sous un ciel lointain. Son courant indifférent file en bordure des pensées foisonnantes de mes jours et de mes nuits. Au pied des marches, l’eau s’éclaircit. Le sable se voit au fond, et la pâleur des fastes épuisés des ghâts du palais du maharaja ne la trouble guère. Le matin est arrêté, interdit, et le ciel blafard semble fermer les yeux sur les ablutions silencieuses des indiens.

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Ablutions…

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Respiration…

Les ghats de Varanasi, Inde, mendiant, gildalliere, 2008

Respiration … Sur les chats de Varanasi, j’ai choisi un texte de Rabindranath Tagore, tiré de « L’universalité de l’homme » juillet 1912-1929.
« Ici tes pieds reposent où vit le très pauvre, l’infime et le perdu. Si je tente de m’incliner vers toi, ma révérence ne parvient pas à cette profondeur où reposent tes pieds parmi le très pauvre, l’infime et le perdu. Où ne hante jamais l’orgueil, là tu marches dans la livrée de l’humble, parmi le très pauvre, l’infime et le perdu. Mon cœur jamais ne trouvera sa route vers où tu tiens compagnie à ceux qui sont sans compagnon, parmi le très pauvre, l’infime et le perdu ». 

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Respiration…

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Il était une fois...

Chambre avec vue, hôtel Oberoi, New-Delhi, Inde, gildalliere, 2007

De la grande baie à trois ouvertures de ma chambre d’hôtel qui donne sur la rive occidentale de la Yamunâ et la campagne environnante, surplombant le golfe, j’ai une vue étendue sur la ville. Le matin est cadré, capté. Un matin sensible, fragile. L’image improbable de ce qu’est la pollution à New-Delhi. Dans ce flou artistique, comme incrusté ou plutôt niellé dans l’épaisseur de la brume, le mausolée de Humayun apparaît au centre d’un grand jardin dessiné et flanqué aux angles de quatre tourelles de grès rouge. Les années comme les fleurs se fanent, et leur souvenir, comme un parfum s’efface.

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Il était une fois…

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Un an déjà…

Maman, avril 2019, gildalliere, Nice, 2019

Un an déjà, et quelle année !
La Covid 19, le confinement-déconfinement-reconfinement , la crise économique, Trump, le Brexit, la méga-explosion de Beyrouth que tu aimais tant. Le terrorisme et la dépression généralisée. À ton air surpris je vois bien que tu ne comprends pas ce que je veux dire, et tu as bien raison. Reste bien là où tu es : heureuse. Quant à moi, je vais me contenter de cette image. Tu es en blanc pour ne pas porter la grisaille de la vieillesse. Mon œil à façonné la douleur qui s’était installée dans tes yeux pour atteindre une beauté toute proche de l’éternité. Tu me regardes, tu m’intimides tant le vert de ton iris déborde. Ton visage est un miracle. Il est le miroir de ton âme. Aujourd’hui, il est ma mémoire.

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Un an déjà…

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De l’air…

Graffitis, Barriol & Dalliere, Andrézieux-Bouthéon, gildalliere, 2012

Un matin, j’ai glissé à l’intérieur du vide des usines Barriol & Dalliere. Dans cet étrange intervalle, je restais immobile devant ces murs, captivé par la beauté de l’architecture ouvrière, par une soudaine perspective, où les formes et les couleurs vous sourient. Et puis il y avait le dessin de cette tête étrange, homme, femme. Une sorte d’épouvantail, cancrelat de sortilège, poisson-sorcier. Il y avait du vaudou dans l’air. Du coup, cette tête prenait l’aspect menaçant d’un rite. Elle m’a jeté un sort.

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De l’air…

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Le marbre attendri de Flore…

Flore, Antoine André, 1676, jardin des Tuileries, Paris, 2020

Que cette femme est jeune et belle ! Comme elle est grande dame en même temps que déesse. Le vent est tombé, les feuilles ne se balancent plus et restent en équilibre sur les branches chargées de soleil couchant, taillées en marquise. La copie de Flore, de la collection Farnèse, sculptée par Antoine André en 1676 s’est avancée jusqu’à l’extrême bord de l’image. Jamais sculpteurs grecs ou romains ne possèdent à ce degré l’art de tailler et d’attendrir le marbre. Dans la lumière ocre de la façade de l’Orangerie, sur fond d’automne confiné, elle nous toise depuis 1798 au jardin des Tuileries. Sa toge ouverte sur la chair blanche de ses cuisses devient noire à l’endroit d’une fente cachée.

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Le marbre attendri de Flore…

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Luxes…

Vase des arts, bronze patiné, argenté et doré d’Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Gustave-Joseph Chéret, Léon Mallet pour Christofle & Cie,Paris, musée des Arts décoratifs, gildalliere, 2020

Ici, je ne vous montre que l’ombre de ce grand vase des arts, il est confiné dans la mise en scène millimétrée de l’exposition LUXES au MAD. Exécuté par les sculpteurs Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Gustave-Joseph Chéret pour la maison d’orfèvrerie Christofle, il bouscule les repères de la décoration en jouant sur l’ornement. Il fut présenté en 1878 à l’Exposition universelle de Paris puis en 1883 à l’Exposition internationale coloniale d’Amsterdam. Minerve, la déesse des métiers, porte haut les palmes de la victoire. Quatre anses sur lesquelles s’appuient des putti munis des symboles des arts libéraux encadrent une frise de feuilles de chêne et de lauriers, frappés des masques de la gorgone supportés par des chouettes aux ailes déployées. Que du luxe…

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Dieu ?

Le dôme de la basilique du Sacré Coeur, Montmartre, Paris, gildalliere, 2020

Je me demande souvent où vous êtes ?
C’est à dire, je sais que vous êtes là, mais où exactement ?
Je cherche à vous photographier. Certes, vous êtes invisible mais si vous êtes dans cette basilique, comment pouvez-vous me voir, et à quoi je ressemble à vos yeux ?
Et à quoi ressemblez-vous ?
Comme l’air, vous êtes partout, mais il est terriblement difficile de vous photographier, de même qu’il est très difficile, voire impossible de photographier la mort. Mais parce que je suis un homme curieux, j’essaie de le faire. J’y suis presque arrivé une fois et je continue d’essayer.

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Dieu ?

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Le Sacré Coeur de Paris…

Le dôme de la basilique du Sacré Coeur, Montmartre, Paris, gildalliere, 2020

Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury, expriment publiquement ce qu’ils nomment un vœu national : la construction à Paris d’une église consacrée au cœur du Christ. Dans l’esprit des deux hommes, les attaques menées contre la religion au cours du dernier siècle, depuis la révolution de 1789 jusqu’à la Commune de Paris en 1871, la défaite contre l’ennemi d’outre-Rhin, le terrible siège de la capitale sont interprétés comme une punition céleste, et il convient de faire œuvre de piété pour obtenir le pardon divin. La basilique sera achevée le 16 octobre 1919. Sa vocation est la prière d’intercession : le Corps du Christ est adoré sans interruption dans le Saint-Sacrement, pour l’église et pour le monde. En l’apercevant, chacun peut se dire : ici, le seigneur est présent. Ici, quelqu’un prie pour moi.

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Le Sacré Coeur de Paris…

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