Le rêve de l’escalier

Escalier, belgique, gildalliere, 2012
Photo/Gilles Dallière

Cette nuit, dans mon rêve, parmi les cauchemars dont les esprits de la nuit s’amusent à tourmenter les humains, il y a cet escalier Art Nouveau. En montant à l’étage, ce Pantagruel en bois massif multiplie les paliers. La rampe se dérobe sous ma main, se fragmente, se pulvérise, les marches hautes comme des tours se creusent en abîmes ou s’amenuisent en barreaux ployant au-dessus du vide. Une obsédante perception et l’impression parfois que la terre balance autour de moi et puis s’arrête, me laissant nauséeux pendant quelques minutes. Un simple vertige, c’est pour ça que je suis allé voir le docteur Volstein. Rien de grave jusqu’alors, Dieu merci…

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Le rêve de l’escalier

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La valse des lilas

Dimanche matin, belgique, gildallière, Boxii 2012
Photo/Gilles Dallière

On ne peut pas vivre ainsi que tu le fais
D’un souvenir qui n’est plus qu’un regret
Sans un ami et sans autre secret
Qu’un peu de larmes.
Pour ces quelques pages de mélancolie
Tu as fermé le livre de ta vie
Et tu as cru que tout était fini.
Mais tous les lilas
Tous les lilas de mai
N’en finiront, n’en finiront jamais
De faire la fête au coeur des gens qui s’aiment.
Tant que tournera, que tournera le temps
Jusqu’au dernier, jusqu’au dernier printemps
Le ciel aura, le ciel aura vingt ans
Les amoureux en auront tout autant.
Si tu vois les jours se perdre au fond des nuits
Les souvenirs abandonner ta vie
C’est qu’ils ne peuvent rien contre l’oubli…
Michel Legrand

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La valse des lilas

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Souvenir renouvelé

Bibliothèque, Robert Gervais 2011
Photo/Gilles Dallière

Gustave Flaubert a dit : « c’est une belle chose qu’un souvenir, c’est presque un désir qu’on regrette. » je ne regrette rien, et dans ce souvenir tout ce que je suis est là : l’amour de l’art, l’admiration du beau, le large compas ouvert sur toute chose, l’amour suprême de la forme, la religion du cadrage, l’interprétation, la mise en place, la composition, une course inlassable vers l’idéal. Pour qui prend un peu de hauteur, pour qui voit les choses avec quelques attentions, on retrouve encore bien plus qu’on ne trouve ; mille notions que l’on avait en soi qu’à l’état de germe s’agrandissent et se précisent, comme un souvenir renouvelé.

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Souvenir renouvelé

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De bronze et de marbre

Escalier, Nellcote, Villefranche sur mer, JK., 2013
Photo/Gilles Dallière

Le soleil méditerranéen accable la villa de sa lumière. La déesse se dresse, vivante, à cette heure de l’après-midi sous l’immense azur de l’escalier faisant sur la verrière une tache sombre. Elle s’étire, balançant son enfant sur ses épaules. Le plissé de sa toge glissant de ses larges hanches jusqu’au creux de son dos. Le poids de son marbre immaculé tire en arrière sa tête délicate et lui donne un air triomphant et paresseux. Elle sourit d’un blanc sourire comme si elle apercevait un miroir reflétant sa beauté, belle et froide comme l’albâtre.

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De bronze et de marbre

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Soufflé d’or et de lumière

Valmarena, lustre de Venise, gildalliere, 2011
Photo/Gilles Dallière

Loin de ces rendez-vous savamment organisés, fait de mille éclats bleus, je regarde le temps chavirer dans les eaux profondes du lac de Côme. Dans ce flou artistique il n’y a pas d’ombre sans lumière. Cette harmonie secrète mène à l’indolence et l’envie me gagne de laisser le temps couler dans ce silence mystérieux qui résonne jusqu’au bout du ciel. Tout est là pour la mise en scène. Dans l’écrin du soleil couchant la pénombre glisse dans les cristaux de verre du lustre de Venise. Un rêve d’or et de ténèbres.

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Soufflé d’or et de lumière

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Un flottement

Paris sous la neige, gildalliere, 2019
Photo/Gilles Dallière

Pendant un instant j’ai perdu le fil de ma pensée. Un vide m’a traversé, comme si j’avais été bousculé. Devant moi, sous ce haut fait de bois noir, une mélodie de blanc, presque secrète, s’étend comme une ligne ininterrompue jusqu’à l’infini. Un temps différent, dont je ne sais strictement rien. À pas lents, enveloppé dans mon manteau de laine bleu marine, je me suis rapproché de ce havre vierge, comme une ombre cernée par la blancheur. Je me suis senti absent, hors du monde.

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Un flottement

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La sophistication

Entrée, avenue Montaigne, JK, 2014
Photo/Gilles Dallière/Francis Amiand

Léonard de Vinci a dit « la simplicité est la sophistication suprême. » Après Maison&Objet, je suis allé détendre mon regard sur la poésie du banc #Fallen Tree » YMERETMALTA#benjamingraindorge. En pureté et en puissance, il nargue le buste de Jules César dans cette étonnante entrée décorée par Joseph Karam. Il y a dans cet esquisse une légèreté et une joie qui stimulent l’esprit et réjouissent le cœur. Libre de tout superflu, le chêne sculpté adouci par les ombres crée une conscience affinée de l’espace, du vide et du silence.

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La sophistication

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Arrêt sur image

Mariage Maman et Papa, Bordeaux, 1954
Photo/Bordeaux 1954

Comme il y a le dernier verre ou l’ultime message, quand le temps ne fait rien pour réunir deux personnes, que deviennent-elles ?
Le temps est passé, j’ai découvert cette photo que je n’avais jamais vu. C’est leur photo de mariage. La beauté par laquelle nous entrons dans l’amour échange ses reflets comme le bleu qui circule dans les yeux de mon père. Quand à toi chère maman, même si la beauté se réveille dans tes yeux, ils sont vagues comme des vents de jade. Je m’éternise en équilibre entre celui qui est parti et celle qui reste et je tiens tête au silence.

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Le couloir

Le passage, gildalliere,Mathias, 2007
Photo/Gilles Dallière

Il s’agit d’un long couloir animé par quelques marches. De murs garnis à droite comme à gauche de nombreuses portes. La lumière qui règne dans le long couloir est indirecte à tous points de vue. Une étoile suspendue au gris du ciel, un gris parisien évidemment qui reflète à peine la lumière. Dans ce désert, il n’est pour l’instant nul être. Le couloir, tel qu’il est ici décrit, est un désert, désert de tout être à même de porter sur ce vide un regard qui appuierait sa description. Vide de tout meuble, vide de tout être, rien n’est accroché aux murs gris affleurés par les portes qui les encadrent. Il s’agit là d’une certitude. Nulle ombre n’existe dans ce long couloir gris et si c’était le cas, cette ombre, inattendue, serait précisément l’ombre au tableau.

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Le couloir

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La dérision

L'heure du bain, gildalliere,  2007,Mathias
Photo/Gilles Dallière

La vie n’est jamais banale. Si j’observe attentivement le monde, je m’aperçois qu’il est complètement loufoque, spectaculairement surréel, fantastiquement délirant. Tous ces objets qui nous entourent sont ridicules. Les travaux qui obsèdent les gens importants sont inutiles. Cette époque est une farce sinistre remplie de choses débiles. Il faut se garder d’en déduire des règles de conduite. Alors pourquoi ne pas mettre à sa place un tableau dans la baignoire ?

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La dérision

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