LE PHOTOGRAPHE DU SILENCE

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© Succession Josef Sudek

Les fleurs qui fanent sur le rebord d’une fenêtre c’est une inspiration néoromantique. La buée qui coule le long d’une vitre, une recherche visuelle autour des différents états de l’atmosphère. Les rendus vaporeux des premières années transforment un univers qui échappe au présent. À la manière d’un Monet, il est fasciné par les variations de lumière qui s’offrent à lui depuis l’intérieur de son atelier, un antre saturé de musique qu’il ne quitte guère. Il préfère la végétation en broussaille d’un petit jardin de ville à la géométrie trop définie et anguleuse de l’architecture. Il aime la profondeur des noirs, ceux de la nuit, ce qui lui permet de saisir les jeux syncopés de ces taches de lumière sur l’impénétrable rideau des ténèbres. Il tente de photographier le silence, celui des objets dans des natures mortes chargées d’émotion. Quarante ans après la mort de leur auteur, les images du grand photographe tchèque Josef Sudek continuent d’instiller leur parfum délicat et mélancolique. « Le monde à ma fenêtre » c’est l’histoire d’un homme qui adopte des angles audacieux, des photographies empreintes de sentiment pour mieux se concentrer sur la pureté des formes.


© Succession Josef Sudek

Au Jeu de Paume, place de la Concorde jusqu’au 25 septembre.
http://www.jeudepaume.org

Clichés/expositions

LE PHOTOGRAPHE DU SILENCE

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LE ROI EST MORT, VIVE LE ROI !Capture d’écran 2016-06-23 à 11.29.14.png
Photo/Anders Sune Berg. Courtesy the artist; neugerriemschneider, Berlin/Tanya Bonakdar Gallery, New York © Olafur Eliasson.

 

De l’eau, beaucoup d’eau, des miroirs, beaucoup de miroirs et un soleil, orangé qui balance ses rayons dans un été bien timide. Il est l’emblème du Roi Louis XIV et de l’artiste dano-islandais Olafur Eliasson. Il succède ainsi à Anish Kapoor dont « le vagin de la Reine » avait suscité une vigoureuse polémique. Comme un mirage, sur le Grand Canal, il y a de la magie et de la perfection dans cette cascade haute de 40m, placée exactement dans l’axe du soleil couchant. André Le Notre, le créateur du parc de Versailles, ne peut qu’en être fier. Alors que le sol du bosquet de la Colonnade se couvre de débris rocheux transportés par les pollutions des glaciers du Groenland, le flou artistique d’une ronde de brume qu’on a peur de déchirer, encercle le bosquet de l’Étoile. À l’intérieur, aux fenêtres du salon d’Hercule, Olafur Eliasson profite de la proximité des bâtiments pour créer un jeu de reflets troublant. Pour clore la magie de la perspective de la Galerie des Glaces, des cercles lumineux se démultiplient dans un jeu de miroirs géants. Dans le salon de l’œil de Bœuf deux miroirs se font face. Sur l’un d’eux le cercle lumineux façon soleil couchant traverse l’œuvre du plasticien pour se retrouver plus loin sous la forme d’une éclipse. Dans l’austère salle des Gardes, deux miroirs suspendus diffusent une lumière orangée. Face à la cascade 2 yeux de laiton doré « anamorphosent » l’espace. Une installation à vous couper le souffle de beauté, on est chez le Roi-Soleil quand même !
Au château de Versailles : jusqu’au 30 octobre 

http://www.olafureliasson.net
http://www.chateaudeversailles.fr

Clichés/expositions

LE ROI EST MORT, VIVE LE ROI !

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À Milan : une escapade haute en couleur

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Photo/Frédéric Ducout/Style/Gilles Dallière

Entre deux bureaux et sa maison, Andrea Dall’Olio aime se détendre dans un petit appartement situé en plein coeur de Milan. Un lieu à part où il concocte ses mélanges de couleurs et de matières poussé par une irrésistible envie de lumière et de gaieté.

Comment marier les couleurs ? En assumant les oppositions fortes, les mariages osés, les associations débridées. Créateur de tissu, designer, il dirige avec maestria un des bureaux de style les plus apprécié dans le monde du textile de la mode et de la décoration. L’hiver dernier, Andrea Dall’Olio se met à rêver d’un espace clair et épuré, il refuse l’idée d’un minimalisme froid. Il ne touche pas aux volumes mais mise sur une palette de matières et de teintes vives travaillées tantôt en harmonie, tantôt en contraste. Toutes les pièces de l’appartement sont définies par une couleur dominante, le but étant de créer un effet « kaléidoscopique ». Les contrastes l’emportent : dans l’entrée le rouge répond au brun et à l’orange ; dans le salon les turquoises, les roses et les verts s’opposent au jaune des fauteuils et au graphisme noir et blanc des canapés. Dans la chambre, quelques touches de rouges permettent de réchauffer un bleu ciel omniprésent. Andrea joue avec la couleur et la lumière. Pour lui elle est une nécessité vitale. Un mariage réussi avec le blanc des murs, les imprimés des années 70 et l’omniprésence des tapis kilims. La décoration est tout un art, celui de mélanger, d’oser, de malmener parfois, elle est par essence éphémère, espace de jeu et d’expérimentation. Inutile de se demander si l’on pourrait y vivre, le propos est ailleurs et ce que l’on en retiendra d’abord, c’est ce geste décoratif qui ne s’encombre ni de bon ni de mauvais goût. Un univers, un vrai, 100% bonne humeur.

http://www.aadesignstudio.it

Clichés/interiors

À Milan : une escapade haute en couleur

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D’DAYS 2016 : LES CALLIGRAPHIES DU BOIS.

Éric Gizard et Manuel Volmar pratiquent une écriture chargée de mettre en avant l’empreinte du bois. Une quête purement esthétique et résolument contemporaine. Les photographies d’Éric révèlent en clair obscur des silhouettes frêles et sombres qui se détachent d’un silence immaculé. Un silence de toutes les solitudes, où seuls se font entendre la force de l’arbre et le frottement des branches dans le vent. Manuel est invité à cette tâche qui consiste à graver cette force dans l’empreinte de ses bois. Son trait, creusé puis pansé danse comme les branches d’un arbre dans le ciel, parfois lourd et parfois léger. Tout se mêle, images, surfaces, objets, intentions graphiques, expérimentations et même si certaines proportions sont à revoir, le fond est juste. Un travail à quatre mains où La fixation graphique prend un pouvoir décisif sur les lignes capturées en images et creusées dans le bois. Empreintes, à suivre jusqu’au 30 juin.

http://www.ericgizard.com
http://www.volmarmanueldesign.com

Manuel Volmar Et Eric Gizard
10 Rue Jean-Jacques Rousseau – 75001 Paris

Clichés/Inspiration

D’DAYS 2016 : LES CALLIGRAPHIES DU BOIS.

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VOTRE CHAMBRE EST PRÊTE

Avec Andres Velencoso et Ana Girardot
Créé par l’Agence PETER FRANKLIN.
Produit par SPANK.

Le Ritz, fermé depuis juillet 2012, ouvre ses potes aujourd’hui 6 juin 2016. Afin de célébrer l’évènement, le mythique palace de la place Vendôme confie à l’agence Peter Franklin et son directeur Général Franck Mallez le soin d’imaginer un film à la hauteur de sa légende.
Zoe Cassavetes met en image le parcours d’un couple incarné par Ana Girardot et le mannequin Andres Velencoso, des rues de Paris en voiture vers l’univers luxueux de l’hôtel métamorphosé par l’architecte Didier Beautemps et le décorateur Thierry Despont (Atelier Cos). Behind the door, ce sont trois minutes de pur bonheur qui nous laissent au petit matin sur le sourire d’un Paris enfin ensoleillé.

behind-the-door-zritz-paris-movie-zoe-cassavetes-ana-girardot-andres-velencoso-photo-golden-key

http//ritzparis.com

Clichés/voyage

VOTRE CHAMBRE EST PRÊTE

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D’DAYS 2016 R/Evolution : Vous en reprendrez bien une petite tranche ?

Changement de ton : l’histoire du tapis entre dans une zone de turbulence. Pour Tai Ping, les designers Chen Chen & Kai Williams, issus de la scène créative de Brooklyn à New York, donnent un twist inédit à notre conception du tapis. Leur travail casse les codes du design d’objet en privilégiant le process à la forme. Cold Cut Coasters : c’est une collection de quatre tapis intitulés Cactus Less Doctor, Cutlass Credo Cost, Coast Occult Dress et Oldest Stucco Scar, qui s’inspirent des motifs organiques des dessous de verre. On succombe à ces pièces uniques, éditées en série limitée à douze exemplaires. Nos deux designers américains fouillent avec jubilation et avec ironie dans une décharge de matières à recréation : laine bouillie, lacet de coton, polyamide, lin, viscose, bambou, lurex, PVC, et soie délicate donnent un relief inédit à cette collection luxueuse et modeste.

http://taipingcarpets.com

http://chen-williams.com

 

 

Clichés/design

D’DAYS 2016 R/Evolution : Vous en reprendrez bien une petite tranche ?

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D’DAYS R/Evolution 2016 : Du fil au mur

Les étudiants en design Textile & Matière de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs ont mis leur créativité à la disposition d’un projet expérimental de revêtements muraux pour la belle maison italienne, éditeur de tissu : Dedar. Un travail sur la texture et la surface qui permet de voir le mur comme une attraction. Les 12 projets réalisés par 9 étudiantes et un seul garçon créent de la surprise, revendiquent la fantaisie, revisitent les classiques, véhiculent de la poésie, enchantent notre regard. Lucie Dubois Louise Jault, Mathilde Barthoux, Hélène Hugues, Quiterie de Vismes, Mari Chapotat, Juliette Renard, Hélène Poiraud, Emy Tsai et Adrien Testard nous racontent des histoires d’ambiance, des histoires de matière, des histoires de dessin à contre courant de la banalité. Où vont ils ? Pas dans le mur en tout cas.

http://www.dedar.com

Clichés/Inspiration

D’DAYS R/Evolution 2016 : Du fil au mur

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D’DAYS 2016 : PALME D’OR

Emiliano Salci et Britt Moran, exposent pour la première fois aux D’Days la collection  Palmador.
Une correspondance intime au cœur de Saint Germain-des-Prés que le très milanais tandem de Dimorestudio met en scène avec « maestri ».
Palmador  : c’est une collection de meuble, un jeu de surfaces géométriques et polychromées accompagnées d’une série de tapis qui accentuent le graphisme du mobilier. La table « Big One » et le paravent « Totem » s’accaparent le lieu avec virtuosité. Dans l’atelier, les transparences de « Esa » et « Penta » composent une véritable partition contemporaine. Elles s’immergent dans une explosion de lignes géométriques sans issue de secours. L’installation n’est pas si facile dans le cadre historique du musée Eugène Delacroix . Un lieu intime et magique où ces impressionnantes pièces d’ameublement contaminent l’espace de façon radicale. Les œuvres de Delacroix se reflètent à souhait dans les notes dissonantes d’un laque qui explose de couleurs. La géométrie des lignes y prend ses quartiers pour mettre tous nos sens en alerte. Un choc de générations divinement orchestré par ce duo de décorateurs.
http://www.dimorestudio.eu
http://www.musee-delacroix.fr
http://www.ddays.net

Clichés/design

D’DAYS 2016 : PALME D’OR

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