LE PHOTOGRAPHE DU SILENCE
© Succession Josef Sudek
Les fleurs qui fanent sur le rebord d’une fenêtre c’est une inspiration néoromantique. La buée qui coule le long d’une vitre, une recherche visuelle autour des différents états de l’atmosphère. Les rendus vaporeux des premières années transforment un univers qui échappe au présent. À la manière d’un Monet, il est fasciné par les variations de lumière qui s’offrent à lui depuis l’intérieur de son atelier, un antre saturé de musique qu’il ne quitte guère. Il préfère la végétation en broussaille d’un petit jardin de ville à la géométrie trop définie et anguleuse de l’architecture. Il aime la profondeur des noirs, ceux de la nuit, ce qui lui permet de saisir les jeux syncopés de ces taches de lumière sur l’impénétrable rideau des ténèbres. Il tente de photographier le silence, celui des objets dans des natures mortes chargées d’émotion. Quarante ans après la mort de leur auteur, les images du grand photographe tchèque Josef Sudek continuent d’instiller leur parfum délicat et mélancolique. « Le monde à ma fenêtre » c’est l’histoire d’un homme qui adopte des angles audacieux, des photographies empreintes de sentiment pour mieux se concentrer sur la pureté des formes.
© Succession Josef Sudek
Au Jeu de Paume, place de la Concorde jusqu’au 25 septembre.
http://www.jeudepaume.org