La saison menteuse…

Les roches noires à marée basse, Trouville-sur-Mer, gildalliere, mon été 2021

Le jour ne s’est pas levé de la journée. On ne sait pas si c’est encore l’été ou la fin de l’automne. Pourtant ça fait vingt ans que l’on parle du réchauffement climatique, vingt ans qu’on ne fait rien, qu’il ne se passe rien , ou du moins qu’une saison menteuse et sans nom s’est infiltrée entre deux. Elle est apparue, indécise, sur la plage vide, au milieu des roches noires. Au fond, sur la ligne de la marée basse, il y a quand même deux personnages qui se promènent pieds nus dans le bleu laiteux de la mer. Ils marchent vers le large, vers Le Havre. Derrière eux, la nouvelle saison, le silence et le vide.

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La saison menteuse…

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Clair obscur …

Ombre portée, les cabines de Trouville-sur-Mer, gildalliere, mon été 2021, 2017

La beauté se réalise par la structure elle même, par l’harmonie des proportions, par celle des pleins et des vides, des ombres et des lumières. Une affirmation des volumes s’allie à une simplicité qui n’est pas toujours exempte de sécheresse, mais qui est rarement sans grandeur. Le clair obscur enlace la géométrie des années 1936. Le soleil brille enfin. Chaud devant, je respire. À deux pas du chemin des planches, les murs ont la couleur du sable fin. Une ligne colorée, bleue, dynamique, mouvante, encadre les cabines. J’ai ouvert les portes et les hublots sur la plage, et laissé entrer l’air et le soleil.

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Clair obscur …

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L’été fout le camp…

la multipropriété de la plage et de la mer de Trouville, Trouville-sur-Mer, Les cabines, gildalliere, mon été 2021

La mer est grise, les coquillages que la marée a déposé sont inconsolables ; ils se taisent, coquilles ouvertes, devant les vagues qui vont à reculons. Je suis là, sur les planches, je regarde venir l’homme qui promène son chien. La marée fiche le camp, toute la plage est épuisée, et le sable est trempé à perte de vue. Je regarde l’autre rive, au loin, les cheminées et les grues du port pétrolier du Havre. Le ciel est gris broyé de blanc, l’air est immobile. Sommes-nous en plein été ? 

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L’été fout le camp…

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Un matin d’architecture…

Entrée des cabines de Trouville-sur-Mer, gildalliere, mon été 2021

Vous avez fait tout cela comme si ce n’était rien. Les colonnes, les ouvertures, toutes ces portes numérotées. Vous avez fait tout cela comme si c’était naturel. Comme si la vie était cela. Ça donne envie de se baigner, de prendre le large, la houle, la mer, emporté comme un grain de sable par les vents et revenir se sécher, se changer, se protéger au fond d’une cabine dont la voûte est bleu ciel.

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Un matin d’architecture…

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Les géométries de la Touques…

La digue, la Touques, Trouville-sur-Mer, gildalliere, mon été 2021, 2017

Je retrouve la ligne et l’angle droit, le carré, mais derrière cette rigueur brille le sens des propositions, des intervalles, des pleins, des vides et du rythme. Je suis entré dans le bâti, la verticalité du bâti. Au-dessus, un ciel d’azur est surmonté d’une mouette. Elle offre son jabot blanc au soleil levant. En bas, l’eau de la Touques reflète les géométries de la digue avant de se jeter dans la mer.

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Les géométries de la Touques…

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Un si sûr présage …

Les vagues à l’âme, Trouville-sur-Mer, marée basse, réflection, gildalliere, mon été 2021

C’est le moment où je perds pied. Mais j’aime à le voir, le reflet de ce soleil timide qui perce un ciel mystérieux, ébloui d’être venu au matin, à marée basse, au milieu des réalités du monde. Il n’a rien perdu de la fraîche pâleur de ses rayons. Il est là, devant moi, immobilisé à jamais à travers le prisme impénétrable des vagues de sable. Il disparaîtra, soulevé par les flots rythmiques de la marée montante.

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Un si sûr présage …

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Et du silence, parfois, sourd une image…

La Touques, la digue, côte fleurie, Trouville-sur-Mer, Deauville, gildalliere, 2017

On ne regarde pas la Touques comme un tableau de Vuillard ou de Bonnard pour des émotions esthétiques. On la vit concrètement. Et même à marée basse, vide, sous un soleil blanc, on s’amuse à observer les mouettes affolées par les reflets de la digue dans ce qu’il reste d’eau. Ces bois noirs, verticaux, alignés mais en désordre, droits, penchés vers l’avant et vers l’arrière en disent long. Choses mates et rugueuses. Mutinées de la matité.
Et du silence, parfois, sourd une image.

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Et du silence, parfois, sourd une image…

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Gris ardoise…

Gris ardoise, Trouville-sur-Mer, gildalliere, mon été 2021

À Trouville, ce matin d’été est un peu frais. Mais la mer est là, loin. Et même si on ne la voit pas, elle est là. Sur la route de la corniche, le gris ardoise encadre ce grand vide, et dévoile peu à peu les pieux noirs. Le ciel est plus clair que le sable, plus creux, plus éclairé. Les toits ont la couleur du silence. Les tourelles d’ardoise désignent la plage d’un geste lent et précis, et les eaux immobiles.

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Gris ardoise…

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Le banc…

Le banc, les Roches Noires, Trouville-sur-Mer, gildalliere, mon été 2021

Seul, face à la mer, au vent, aux vagues, tu sèmes en pointillé tes souvenirs et tes secrets. L’air frémit. Le matin monte. Tu as encore toute ta tête. Tu es vivant. Tes lattes blanches sont ton carcan. Ta muse des Roches Noires était plus écrivain que vivante. La plage est magnifique, c’est à la fois violent et d’une subtilité essentielle. La chose magique ici, c’est que plus on regarde la mer et plus on la voit. 

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Le banc…

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La digue…

La digue, Trouville-sur-Mer, gildalliere, mon été 2021

Seul, sur la digue déserte, en ce matin d’été, je regarde du côté de Deauville les mouettes. Le passage tout entier est une mélancolie de roches noires. Et lorsque la rieuse se détache de l’ombre, je m’aperçois tout à coup qu’il s’est ouvert un espace entre la jetée et la plage. Espace réfléchi, blanc, dans les eaux immobiles de la marée descendante et la fraîcheur du matin où j’arrive.

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La digue…

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