l’envers du visible.

Jeu d'ombres, gildalliere, Nice, été 2019
Photo/Gilles Dallière/Nice

D’où vient cette ombre ?
Que nous dit-elle ?
Où va t’elle lorsqu’on ne la voit plus ?
L’ombre est un mystère vivant. Cet envers du visible, obscurité paradoxalement accessible au regard, offre une grande polysémie. La beauté est patiente. Tout de noir vêtue, fixe ou articulée, plaquée ou projetée, plate ou en trois dimensions, elle change d’angle de vue à volonté et affole les perspectives.

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l’envers du visible.

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L’ornementation.

Gypseries, Malakoff, J.K., gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière/Richard Alcock/Avenue Malakoff

Qu’est-ce qui infuse de l’or des stucs ?
Les ornements sont grands, larges, renflés, comme gorgés de sève végétale. Les guirlandes de fleurs, parcourent les poutres et les solives du plafond. Les têtes des angelots des mascarons sont presque toujours trop joufflues, même le feuillage des décors paraît gras. C’est ce qui constitue ici les caractéristiques majeures du style Régence : prépondérance de la sculpture dorée sur fond blanc, réduction de la palette chromatique, ordonnance quasi-symétrique des éléments de décoration. Tout est dit où presque.

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L’ornementation.

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De la place où l’on est…

Perspective, Malakoff, J.K., gildalliere, 2018
Photo/Gilles Dallière/Richard Alcock/Avenue Malakoff

Dans le panorama des grands décors, la galerie occupe la place la plus prestigieuse et la plus admirée. Elle est le lieu de passage où l’on s’arrête, pas à cause de la richesse des boiseries, mais parce que les décors de miroirs se répondent l’un à l’autre, et multiplient ainsi les perspectives. Chaque glace renvoie aux autres la figure du cristal de roche qu’elle reçoit, et ce que l’une n’a pas directement, elle l’emprunte à l’autre. Ainsi, l’œil y retrouve presque partout l’image de bien des choses qu’il a vues réellement, mais qui ne se peuvent plus voir de la place où l’on est. Même pas moi.

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De la place où l’on est…

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Une femme de goût.

Entre deux ors, gildallière, Malakoff, 2018
Photo/Gilles Dallière/Richard Alcock/Avenue Malakoff

Au XVIIe siècle, ce qui faisait la différence entre une femme et une précieuse, c’était l’esprit, et que pour porter ce nom, il était absolument nécessaire qu’une personne en ait, ou affecte de paraître en avoir. J’aime l’idée qu’elle pourrait faire salon dans cette pièce aux murs patinés gris perle, encadrés par de fines baguettes d’or. Elle s’allongerait sur cette dormeuse en velours violine, posée là, sur un épais tapis à grandes rosaces. En face, sur la cheminée, deux bergers de Watteau se conteraient fleurette au-dessus d’une pendule rocaille aux côtés de laquelle deux amours bouffis supporteraient une touffe de lis disposée en candélabre. Il y a surtout ce meuble syrien marquetté de nacre qui s’impose. Tout cela est un peu futile, peut-être, mais de bon ton, et l’absence de ces petits riens coûteux qu’on nomme bibelots, prouve que Madame de, est une femme de goût.

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Une femme de goût.

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La verrière, ce lieu d’ailleurs.

Verrière, Moscou, gildallière, 2014
Photo/Gilles Dallière/Moscou

En levant la tête, je n’ai aucune idée d’où je suis, ni dans quel pays. Je sais qu’entre le ciel et moi, il y a un filtre pour les jours tristes, pour les jours heureux, pour les jours d’hésitation, d’amour, de doute et de colère. Je voudrais confier aux nuages un message : dans tout ce luxe, les pensées viennent, tourbillonnent en spirale, se mordent, s’entrelacent, s’envolent, puis réapparaissent de nulle part, et je voudrais qu’ils me ramènent chez moi !

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La verrière, ce lieu d’ailleurs.

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Soufflé bouche.

Accroché au plafond, gildalliere, Malakoff, 2019
Photo/Gilles Dallière/Richard Alcock/Avenue Malakoff

Le verre soufflé bouche de cette suspension trône, flamboyant, au centre des symboles de la haute décoration à la Française. L’élégante prend ses aises. Seule, elle expose ses courbes dans une mise en scène qui adopte l’esthétique d’un passé recomposé. Mais au milieu de cette composition serrée, elle n’est que le jouet du destin, sa beauté est déjà embaumée dans une histoire qui la dépasse.

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Soufflé bouche.

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La limite entre deux mondes.

Plage de trouville, gildalliere, 2017
Photo/Gilles Dallière/Trouville sur mer

La plage est la limite entre deux mondes, la terre et la mer. Qui peut contempler en toute conscience cette architecture à la fois prosaïque et céleste sans s’arrêter sur le rythme des colonnes et des fenêtres cintrées ? Le sable glisse à marée basse, les tentes multicolores couvrent la haute d’un bouquet de printemps. Certes l’image s’accorde mal avec le cliché de l’homme au regard perdu dans les flots bleus. À tord…

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La limite entre deux mondes.

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L’air du soir.

Jeu de portes, Malakoff, gildalliere, 2019
Photo/Gilles Dalliere/Richard Alcock/Avenue Malakoff

C’est un moment de suspension et d’air du soir. Un moment voulu, organisé. Dans la chaleur parisienne, la lumière a jailli à la manière d’un ciel d’été, alternant les fausses teintes, les petits bouts de jaune craie et les rayons crevant le gris des murs. Dans cette cacophonie de portes et de reflets, il me vient ce goût d’un sentiment mystique qui rôde dans l’entre-deux de cet espace irréel.

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L’air du soir.

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La présence et l’absence.

Ombre et lumière, J.K. Avenue Malakoff, Paris, gildalliere, 2019L1015582-Modifier
Photo/Gilles Dallière/Avenue Malakoff/Paris

Je regarde autour de moi tout ce qui s’illumine. Mais comment écrire la réalité?
Comment parler de la présence et de l’absence?
La lumière scintille dans le vestibule du ciel, et les gypseries, ivres de vie semblent me sourire. N’y aurait-il pas de lustres dans le réel ?
Le verre de Murano se vrille et la clarté qui monte le long des murs révèle les contours luxueux d’un décor secret.

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La présence et l’absence.

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Mon autre réel.

Réflexion, avenue Malakoff, Paris, gildalliere, J.Karam, 2019
Photo/Gilles Dallière/Avenue Malakoff/Paris

Je me demande de qui je tiens la volupté du simple. Ce goût du silence. D’où vient cet amour du détail ? Celui de la démesure pour le fou rire qu’il procure ? La lucidité du pire comme du meilleur ? L’ascèse luxueuse du beau ?
Je sais que le miroir de ce marbre poli brillant me sépare de l’infini. Mais il y a une petite chose que personne ne voit, et qui ne fait pas vraiment l’affaire d’un monde soucieux d’efficacité, de pouvoir, et de rendement. Ma place est bien ici, dans la marge de cet espace ouvert : un autre réel.

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Mon autre réel.

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