Une bande-son de palmettes…

Le décor est devenu une philosophie, depuis que le monde a perdu de son étrangeté, depuis que les forêts et les océans sont répertoriés, l’absence d’inconnu oblige à se construire un décor. Chacun, dans une illusion de moi, peut le configurer à son image. Des toiles peintes et des Himalaya de stuc s’offrent au désir et, enfermé dans ces ersatz comme dans un palanquin d’or, on peut traverser la vie et le monde, lesquels ont perdu toute saveur. Un décor pour se cacher le vide du sens, ou une porte pour retrouver le sens, qui n’a jamais été perdu. Et c’est vrai, ici il n’y a plus qu’un ciel et une bande-son de palmettes.