Le sous-bois…

Le sous bois de la plage du Dramont, Saint-Raphaël, gildalliere, 2020

J’ai dû m’arrêter à trois cents mètres de la plage, sous un bouquet de chênes rabougris. Le silence est glacé. Seul le sous-bois de la plage du débarquement du 15 août 1944 est préservé. Les grands cercles de pierres fossilisent les silhouettes inclinées des pins maritimes. Les légions de galets de porphyre bleu de l’Estérel ont roulé dans la mer. Les ombres tournent. Le crépuscule baigne les arbres d’une lumière déclinante, froide et aqueuse. La plage est désolée. Le ciel au-dessus brille d’un or qui pâlit. La clairière danse, se balance, glisse comme une carte à jouer qu’on étale. Un vol de mouette traverse l’azur en formant une série de figures qui ne cessent de se défaire et de se refaire comme le mouvement de la vague d’un bleu outre-tombe sur la lumière nacrée qui décline. Le vent est enfin tombé.

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Le sous-bois…

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Somewhere

Photo/Gilles Dallière

À la Réserve, il n’y a plus de fantômes, pas d’hallucinations. C’est la vérité torride d’un soleil couchant. Il y a un ciel et une mer bronze, un bizarre dessin de plongeon, un phare qui oblique en angle et rougit du bout de la digue. Sous ce ciel de cristal, des accords mineurs se croisent et filent, l’ombre d’un bateau de pêche rentre au port. L’eau mordorée, large comme un bras de mer accuse un rayon blanc qui tombe du ciel pour anéantir cette comédie. Je ne connais pas de paysage plus apocalyptique, hiéroglyphique, fantomatique qui me donne, à moi, cette sensation d’occulte étranglée.
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Somewhere

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