Somewhere

À la Réserve, il n’y a plus de fantômes, pas d’hallucinations. C’est la vérité torride d’un soleil couchant. Il y a un ciel et une mer bronze, un bizarre dessin de plongeon, un phare qui oblique en angle et rougit du bout de la digue. Sous ce ciel de cristal, des accords mineurs se croisent et filent, l’ombre d’un bateau de pêche rentre au port. L’eau mordorée, large comme un bras de mer accuse un rayon blanc qui tombe du ciel pour anéantir cette comédie. Je ne connais pas de paysage plus apocalyptique, hiéroglyphique, fantomatique qui me donne, à moi, cette sensation d’occulte étranglée.