Le roman des robes…

Les invitations sont lancées. Munis de leur précieux sésame, clientes, journalistes, acheteurs et amis de la Maison se pressent, plus que jamais curieux de connaître les couleurs et le style de la saison prochaine. Dans le silence presque tangible des salons du 30, avenue Montaigne, les mannequins s’élancent, l’aboyeuse clame le nom des modèles assurant « une heureuse répartition entre les robes simples, les robes habillées et les robes du soir », selon les mots de Christian Dior. Un défilé est un coup de théâtre : « Un couturier qui s’apprête à présenter un spectacle de deux heures – sans intrigue et sans entracte – connaît des préoccupations ignorées du metteur en scène », poursuit-il dans ses mémoires. La réussite d’une ligne se cache dans le soin accordé au moindre détail ; chaque dévoilement de collection traduit les mouvements d’une époque, et exprime un art de vivre tout autant que la vision du couturier. Aujourd’hui, le défilé s’est métamorphosé en une performance collective exaltant la puissance de l’art et des multiples savoir-faire déployés.