Le défi…
Photo/Gilles Dallière/Les tanneries de Fès/Maroc
Vieille de près de mille ans, la tannerie Chouara excite les pupilles et épouse la peau. Mais ici, l’air sent. Tantôt charnelle, tantôt repoussante, l’odeur flotte au dessus des bassins de chaux, de fiente de pigeon, et d’ammoniac. On est loin d’humer le frais parfum de sève, de verdure et de grand air cher à Madame Bovary. Loin des cuves de fleur de pavot pour le rouge, d’indigo pour le bleu, du henné pour l’orange, de la menthe pour le vert, on est dans la rudesse et la putréfaction. Une odeur sans nom dans la langue. Une odeur qui donne froid, humide au nez. Un véritable défi…