Mon musée rouge.
Photo/Gilles Dallière/Musée Matisse/Palais de Gubernatis/Maison génoise du XVIIe siècle.
Par la fenêtre de la villa, je vois les inflorescences d’un palmier perdu dans l’or du soir. Tout gris, un vieil homme, couché sur la banquette regarde sa « Danseuse créole » plonger dans « la vague » d’ombres des colonnes en granit de son musée rouge. Moi, Henri Émile Benoît Matisse, je serai peintre, une gouache bleue à la main. Je croquerai des odalisques, des pommes vertes, et des pêches roses. Je cracherai des pépins de silence sur la plage. Je plongerai dans le clapotis de mes eaux-fortes, et pour finir, j’irai dans le jardin de Dieu, construire derrière mes compositions monumentales de papiers découpés, La Chapelle du Rosaire, mon chef-d’œuvre, jusqu’aux rives de la mort.