L’arbre des pagodes…

Je marche sur la terrasse et je regarde le sol au pied de l’arbre des pagodes, le Sophora du Japon centenaire qui devient mon refuge. Il frémit et vibre en propageant une liqueur subtile, le parfum même de l’été et de l’enfance, que ses fleurs doubles et collantes lancent dans l’air comme des libellules de sucre filé. L’ombre de l’arbre se perd sur le parterre de fleurs claires. Elles sont piquées d’insectes et de pollen. C’est comme un tourbillon d’étoiles et d’étincelles, les abeilles y tournent en cercles indécis, et dans un essaim de sucre, les petites fleurs blanches tournent sur elles-mêmes et diffusent un pollen à l’odeur lumineuse de pâtisserie vanillée. La lumière est faite d’une multitude de soleils épinglés, les feuilles réfléchissantes la morcellent en des centaines d’événements éblouissants.