Le vertige

Ombre et lumière, Andrezieux, gildalliere, 2019.
Photo/Gilles Dallière/Hôtel Best western/Andrezieux-Bouthéon

Andrézieux-Bouthéon. Trois ans déjà se sont écoulés depuis ce matin nuageux et venteux où j’ai enterré mon père. Face à la fenêtre, je me suis assis sur le lit de ma chambre d’hôtel. Il fait beau. L’idée d’aller seul me recueillir au fond de mes souvenirs est devenu une évidence. Ce village a vu naître les toutes premières images de mon enfance. C’est comme un rendez-vous. Depuis, en France on a voté pour le rassemblement national. On va donc se prendre la tête sur le problème des migrants, de la solidarité, du climat, de la fraude fiscale, du chômage, de la technocratie, des frontières, du Brexit, des libertés, de la culture, des lobbys, du glyphosate, de Macron, et du nationalisme en Europe. Mais le pire de ce week-end, c’est cet e-mail reçu de mon frère. J’ai éprouvé à sa lecture cette sorte d’assombrissement mental désensibilisant que suscite le spectacle d’une intelligence anémiée, repliée sur elle-même, emmurée dans une réclusion absolue. Il y a quelque chose de morbide dans ce « je » obsessif, et cette surabondance de mots stériles m’a donné le vertige.

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Le vertige

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