Marbre de soie
Photo/Gilles Dallière/Sculpture/Giovanni Strazza/Musée Cheret Nice
Vendredi saint. Elle est là Notre-dame et le voile qui couvre son visage est un linceul, celui-là même qui recouvre le corps du Christ. Elle refuse la mort deux fois suggérée par celle de son fils et par l’incendie de la cathédrale de Paris. Par ce voile, elle se veut immortelle. La transparence glace son visage. Pétrifiée d’horreur et d’effroi devant les flammes, elle se préserve de la mort par cette paralysie même qui statufie son corps et immobilise le temps. Beauté ravissante, Notre-dame est une image et un nom. Ses yeux se sont perdus au paradis et ce qu’il en reste s’offre en spectacle. Elle transperce le mensonge d’une nuit qui s’est indûment transformée en enfers. Le voile apaisant de la beauté vient recouvrir pour un moment le passage à vide dont elle ne voit pas l’issue. Loin des polémiques, derrière le blanc fantôme de marbre il y a un trou béant. À nous de le reconstruire.
Tres beau texte Et bel enjeu oui à nous de la reconstruire! Merci P
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