Rencontre…

Mon ami Gilles, un homme que rien ne peut apparemment bousculer, non pas parce qu’il est vigoureux, mais parce que là, il est ailleurs. Il a son rythme. Il semble ne pas tenir compte de l’univers qui l’entoure. Il ne remarque pas ce type à l’allure bizarre, assis juste en face de moi, il est petit, il porte un chapeau de paille d’où surgissent des touffes de cheveux noirs comme un corbeau. Bronzé et très musclé, il a un petit tatouage sur l’avant-bras gauche. Mais le côté droit de son visage est comme le mien déformé par des cicatrices qui accentuent légèrement son regard. Tout en lui respire la distance. La prunelle de ses yeux de sicilien semble sans cesse agacée. Il se dégage de cette gueule une séduction qu’il va falloir saisir. Que j’ai saisi, il s’appelle Luigi.