Palais Caïs de Pierlas
Photo/Gilles Dallière
Tu es purement spectaculaire dans le désordre du Cours Saleya. Ta façade attire tous les regards passionnés mais l’ocre de ton jaune brûlé par le soleil paraît bien fatigué. Ton crépi s’effrite, tes persiennes n’en peuvent plus d’être fermées. Ton désordre a du charme tu sais mais aujourd’hui il a besoin d’être courtisé. De livrer ses mystères, de refléter cette lumière chère à Matisse. Il a boulonné son chevalet au quatrième étage créant une baie vitrée sur la Promenade des Anglais pour mieux absorber la lumière. Cette lumière monumentale qui s’éteint aujourd’hui face à ta décrépitude. L’ouverture est barrée d’un volet roulant cassé. Tes lignes baroques sont ficelées pour ne pas s’écrouler. Réveille toi merde, dévoile tes multiples dérobades, livre tes secrets d’alcôve. Tu es devenu sec, désert et austère et pourtant je t’aime passionnément.