De la poussière à la poussière…

Ettore Sottsass a écrit à propos du cimetière : « d’une certaine façon, nous couvrons toujours de fleurs, de nostalgie, tout ce qui ne nous a pas réussi, tout ce qui ne nous réussira jamais, tout ce qui n’a jamais réussi à personne, c’est-à-dire tout ce qui ne pourra jamais nous réussir ». Je suis resté longtemps immobile près de cette tombe abandonnée, mon trépied sur les genoux, à la fois recueilli, hébété, silencieux. Et vide. Mon corps est froid, l’extrémité de mes doigts, glacée. Une vie défile à toute allure devant mes yeux. Ce n’est pas la mienne, mais celle de cette couronne de roses en céramique qui, sous la poussière du temps cache des os, et un son muet. Ce qui reste réellement de lui : son absence. Dans le silence suspendu, je cadre l’autre réel, de la poussière à la poussière.
⭐️🌟💕💞
Patricia Belac
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