La cité de Dieu
Photo/Gilles Dallière
Assis dans la rue, tu es entouré d’éléments qui ne te comprennent pas. Tu inventories la géographie lourde de ton corps engourdi de fatigue. Dans la cité de Dieu même l’air libre a besoin de changer d’air. Tu t’écoutes vivre au ralenti avant d’ouvrir les paupières. La bière te monte à la tête et tu es persuadé que Dieu t’as oublié. Le sommeil adhère encore à toi comme une glu qui tarde à se dissoudre. Le temps s’ouvre devant toi, sans perspective que de rester assis dans la pénombre de la rue. Ta maison derrière toi ne s’écroulera pas tant qu’il y a de la joie en elle, mais elle s’écroule et s’écroulera toujours s’il n’y a pas de joie.