Le matin s’arrête…

J’attends… je vois voler au vent le pan de son dhoti à carreaux. Je vois le soleil à l’ouest dérober son ombre. Le matin s’arrête, interdit. Le ciel blafard ferme les yeux. Les heures cheminent à pas feutrés sur le sentier de la brume. Je vois sur les barques l’air des pêcheurs à mes côtés, les mots de leurs regards. Le fleuve sacré embrasse la lumière. L’œillet, le jasmin et la rose flottent dans les eaux claires sur un air d’invité. À l’horizon, je vois se profiler la sombre lisière des champs crépusculaires.