L’architecture du silence avant la tempête…

Ça sent bon le pin maritime et la terre humide. Une brise légère fait valser la cime des chênes-lièges tandis que les buissons près de l’eau se contentent d’un timide tremblement. L’air chaud et lourd me pénètre les poumons. Le temps c’est arrêté. Les chorales de grenouilles et les symphonies de criquets ont fait place au sifflement du vent qui fuit entre le noir des branches dénudées. Les baies chaudes et sucrées de l’automne se sont ratatinées et leur suc violent s’est évaporé. L’eau du lac s’est transformée en une étendue parfaitement lisse et figée. Ce n’est plus là qu’une forme du silence avant la tempête.