La mer aspire à se remplir
Photo/Gilles Dalliere/Promenade des Anglais/Nice
Le vent balaye les galets et la mer aspire à se remplir. Ce n’est pas seulement une vaste étendue d’eau salée, c’est l’immensité, la profondeur, le mouvement, et quand elle devient boueuse, elle recèle la vie tout en étant menace de mort. Il y a l’absence, le ponton en est rouillé. Il écrit dans la déferlante les signes de sa faiblesse. Les nuages de craie survolent l’écume des vagues, avance aussi la brume. La pluie tombe plus drue, plus dure. La mer charrie la terre, les déchets et la houle se heurte à la jetée de la plage du Lido, se brisant en volutes d’un blanc immaculé qui jaillissent comme un geyser à travers les anfractuosités de ses fondations.