Une place au paradis
Photo/Gilles Dalliere
J’aime les cimetières parce que l’on finit toujours par mourir… J’aime ce silence pétrifié… J’aime ces architectures de la nostalgie que nous cherchons à couvrir de fleurs et que parfois nous couvrons de statues faites par des sculpteurs pour accompagner nos rêves dans le vide… Dans celui-ci, l’art funéraire est remarquable. C’est un musée à ciel ouvert. Sur une des urnes, à l’entrée du cimetière j’ai été frappé par cette inscription : « Ils m’ont bien persécuté et pourtant ils ne m’ont pas abattu ». Plus loin, une autre « renferme du savon à la graisse humaine fabriqué par les allemands du IIIe Reich avec les corps de nos frères déportés ». Le temps passe mais il n’efface ni la douleur ni le souvenir. À Nice, J’aimerais que toute la tristesse du monde se dissipe mieux dans les vents du cimetière de la colline du château.