Les mémoires d’Hadrien…

« L’amour, le plus sage des dieux… Mais l’amour n’était pas responsable de cette négligence, de ces duretés, de cette indifférence mêlée à la passion comme le sable à l’or charrié par un fleuve, de ce grossier aveuglement d’homme trop heureux, et qui vieillit. Avais-je pu être si épaissement satisfait ? Antinoüs était mort. Loin d’aimer trop, comme sans doute Servianus à ce moment le prétendait à Rome, je n’avais pas assez aimé pour obliger cet enfant à vivre. »
Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, « Saeculum aureum », 1951 Éditions Gallimard.