Le chien fou…

Le chien fou est là, au milieu du chemin. Il réinvente le petit monde de la plaine Monceau. Il veut jouer. Il se faufile par toutes les issues de la haie vive qui clôture le bosquet. Il dévaste les plates-bandes, arrachant les fleurs printanières, faisant des trous dans les corbeilles, exaspérant les jardiniers. Quant à moi, je goûte au silence secrètement troublé par ses aboiements. Je suis venu dans ce parc attendre le printemps. Le chien en est la surprise, comme si ce que j’espérais était inespéré. Ne rien attendre sinon l’inattendu. Je suis revenu photographier l’arbre. Il accueille chaque instant de ce parc comme une bonne fortune. Il n’a souci de rien. Il se couche sur le passage du chien joyeux et des passants heureux.