Le laque coquille d’oeuf…

À la faveur de ce voyage birman, j’ai étudié le travail du laque et notamment l’incrustation de coquilles d’œufs qui jouit d’une place de choix dans la fabrication des meubles et accessoires de luxe. Comme il n’existe pas de laque blanc, on emploie des débris de coquilles qui donnent des blancs mats et crémeux rappelant la belle pâte de Chardin. Selon les coquilles employées, ici des œufs de cailles, l’artisan prend des parcelles, les emprisonne dans le laque et les craquelle à l’aide d’une petite pince, semblable à celles dont se servent les plumassières. Le laque coquille d’œuf devient l’une des spécialités de cet atelier et le succès est tel que pour subvenir à ses besoins de matière première, il doit élever des cailles lui donnant les coquilles les plus blanches. Ces dernières sont lavées, débarrassées des peaux internes, puis écrasées et tamisées afin de trier les fragments inégaux par taille. Selon l’effet souhaité, la coquille est placée du côté convexe ou concave. Dans le premier cas, une fois la couche de laque polie, les coquilles apparaissent blanches. Dans le second cas, les cavités sont remplies et serties par la couche suivante et apparaissent légèrement teintées, ce qui permet d’animer la surface.