Un marbre qui à l’air mâle
Photo/Gilles Dallière
Que dire de cette sculpture d’Hercule et Cacus du « méchant » Baccio Bandinelli. Le sculpteur aurait taillé en pièces les cartons de son illustre rival Michel-Ange par pure jalousie. Mais devant la virilité de cette œuvre, les silences se gorgent de sens. Le bloc de marbre blanc porte les accents rugueux de ce combat. La finesse des silhouettes, les cheveux en bataille, les muscles bandés, les regards apeurés, résonnent aussi fort qu’un coup de tonnerre jusqu’à ébranler la nudité provoquante du David de Michel-Ange. Alors c’est sûr, il y a de la vulnérabilité et de la provocation. Il y manque la vie, et d’ailleurs, plus que tout, Bandinelli a toujours fuit tout ce qui est figé.