Le tigre et la rose
Je me suis arrêté dans la cage d’escalier émerveillé par l’étonnant spectacle qui s’offrait à mes yeux. Le sol disparaissait dans l’ombre, seule la rampe s’élevait dans la lumière dorée du soir. La foule déjà dense était bigarrée. Tous se taisaient ou parlaient à voix basse. Dans cette espace majuscule planait une sorte de léger bourdonnement fait du froissement des saris, du glissement des pieds sur le sol et du chuchotement des femmes dissimulées. Un souffle de vent souleva la poussière de cette construction monumentale. Le soir était tombé, mais la lourde chaleur de la journée stagnait encore entre les murs et montait des dalles de marbre blanc. Les années comme les fleurs se fanent, leur souvenir comme un parfum, s’efface, Jodhpur, Inde, 2004.