Côme Gilles Dallière

Photo/Gilles Dallière, Lac de Côme 2014

On a l’impression que l’extrémité du lac de Côme du côté de Bellagio est fermée par une enceinte de falaises menaçantes, dont l’aspect vient augmenter encore l’effroi de ces solitudes. Le mat d’un bateau abandonné sur la grève,  une bouée, témoignent seuls que des hommes aventureux ou égarés de leur route sont arrivés jusque-là. La mouette y passe en criant sans chercher une proie. Je marche étonné, me retourne et m’arrête à quelque distance du couvent, comme si je voulais m’assurer de la profondeur du silence. Deux de ces montagnes, remarquables par leur prodigieuse élévation, par la bizarrerie des saillies qu’elles dessinent sur le ciel, par les couleurs vivement tranchées de la rare végétation qui jaillit de leurs crevasses ou couronne leurs sommets, terminent de l’une et de l’autre part ce groupe isolé de la chaîne des Alpes. Quand une noire vapeur se roule comme un voile funèbre à la pointe des pics fracassés, il n’est pas malaisé de distinguer le fantôme appuyé sur un vieux pin à la cime de ses montagnes, et livrant avec joie à la tempête son panache aérien et son plaid de nuages.

Clichés/photos

L’homme du lac

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