Enchanté ou surpris !
À quel espèce d’exercice nous conduit la version photographiée d’une maison ? Voilà 29 ans que je me pose la question. Je crois qu’il faut l’inventer et pas l’habiter, il faut montrer les traces de passages, d’usages où l’image est momentanément consacrée par son abandon. Il faut en retenir l’idée du détail mais aussi d’une addition impossible de surfaces interrompues. Il faut en faire un visage, en devenir le locataire enchanté ou surpris. Il faut en faire un catalogue d’angles, de plis, de durées et de juxtapositions de matières. Il faut savoir regarder, puiser dans son vide ou dans son trop plein. La maison offre sa peau, sa réceptivité à la lumière, et c’est précisément ce que nous ne pouvons plus faire dans les journaux de décoration aujourd’hui. Je ne parlerai même pas du rôle d’un styliste sur un reportage, il doit être un journaliste et pourtant je vous assure que l’inverse n’existe pas.
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