Photo/Gilles Dallière Florence 1998
Après la clôture de l’exposition sur les dessins de Polidoro de Caravaggio, s’ouvre une nouvelle présentation dédiée à un maître italien de la Renaissance tout aussi « fascinant mais difficile », selon la très juste expression trouvée par Carel van Tuyl dans son remarquable essai d’introduction au catalogue. Le Louvre a en effet décidé de mettre à l’honneur Baccio Bandinelli (1493-1560), souvent relégué à l’arrière-plan d’une scène florentine qu’on estime dominée par Pontormo ou Cellini. Et malgré les louanges de Vasari, passé par son atelier, l’historiographie a construit son jugement à partir d’un quiproquo. Définissant avant tout Bandinelli par rapport à Michel-Ange, la critique a durablement fait de notre artiste un malheureux rival, un épigone maladroit, un pâle reflet du « divin » génie. On s’en doute, le parti pris de l’exposition va à l’encontre de ce postulat1, en montrant l’importance et l’originalité d’un maître du disegno, sculpteur et peintre, favorisé par les Médicis durant toute sa carrière. Et franchement la plastique est magnifique.