Là ou l’ombre confond la lumière…

L’atelier de Bourdelle, musée Bourdelle, Paris, gildalliere, 2020

Passer trois heures à baguenauder dans l’atelier d’Antoine Bourdelle… J’aime l’obscurité de cette pièce. La pierre sculptée capte l’extrême pointe de la clarté du jardin. Les reflets blanchâtres du buste, comme s’ils étaient impuissants à entamer les ténèbres épaisses des panneaux de boiseries, rebondissent en quelque sorte sur cette obscurité, révélant un univers ambigu où l’ombre et la lumière se confondent. Ce n’est pas une clarté ordinaire, elle possède une qualité rare, une apesanteur particulière, accentuée par le rythme visuel de son œuvre aux effets archaïques.

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Là ou l’ombre confond la lumière…

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Durer encore…

Réfextion, Paris, gildalliere, 2020

Il y a un an aujourd’hui, je te serrais dans mes bras très fort, trop fort, persuadé que je ne te verrais plus vivante. Tes journées sont devenues sans relief. Elles usaient leur dose de silence sans rien produire. L’ordre du jour était clair : il s’agissait uniquement de moins souffrir parce que ton avenir était hypothéqué à court terme. T’es yeux m’ont appelé à l’aide. Tu as glissé sur le crépi de la vie comme la projection de lumière de cette fenêtre. Je me suis mis à distance de ta mort. Et pourtant en moi, encore aujourd’hui, l’émotion déborde, le visage écrasé dans le mur, la boule au ventre.

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Durer encore…

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Que suis-je en train de regarder ?

Les Arts Décoratifs, vision, musée, Paris, gildalliere, 202O

Dans le Palais du Louvre, au Musée des Arts Décoratifs, que suis-je en train de voir ?
Le MAD, rénové, me pousse à regarder le monde avec un œil différent. À travers cette ouverture opaque, je vais au-delà de ce que je connais déjà. La lumière prend une autre dimension. Cette fenêtre utilise une grande variété de stratégies, comme celle de cadrer l’architecture de façon inhabituelle, en créant une composition inattendue à travers ces perforations qui doivent échapper à pas mal de visiteurs. Car il faut aller au-delà de l’enveloppe, de la consistance et de la matière. Et là, la photo soulève un doute : est-ce un vrai palais ou un décor artificiel ?

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Que suis-je en train de regarder ?

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La lutte Yanomami…

Claudia Andujar, la lutte Yanomami, Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, gildalliere, 2020

La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente jusqu’au 13 septembre le travail photographique de Claudia Andujar qui a passé près de 50 ans à défendre les droits des indigènes de la tribu brésilienne Yanomami. Bien plus qu’une photographe, elle est devenue une militante engagée dans la défence de la tribu menacée dans les années 1970 par les travaux de construction d’une autoroute. Aujourd’hui ce territoire est toujours menacé. 300 photos en noir et blanc et en couleurs, fruit de plusieurs années de recherche dans les archives de la photographe aujourd’hui âgée de 88 ans. À voir absolument.

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La lutte Yanomami…

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Le silence…

Palier, Palais de la découverte, grand palais, Paris, gildalliere, 2020

Le vide, l’ordonnance des lignes horizontales, la pierre sculptée, la rampe de fer forgé, la subtilité des détails : le lieu est unique et surtout interdit. Je m’y suis fait prendre bien-sûr comme un enfant, et devant tout ce silence, cette image pétrifiée, j’ai regardé derrière le mur ce qui a disparu dans les strates du temps : l’enfance. Il n’y a plus le silence religieux des dîners de famille, le générique des feuilletons suivis sagement assis dans le canapé du salon : Thibaud où les croisades et le galop des chevaux, Rintintin et le son de la trompette, ma sorcière bien aimée, la voix off des envahisseurs, l’homme du Picardie et sa rengaine terriblement nostalgique, la musique saturée des incorruptibles et celle de Daktari aux djembés entêtants, le concerto d’Aranjuez pour guitare et orchestre qu’écoutait maman, et dans une explosion de couleurs et de frissons, la magie psychédélique d’Atom Heart Mother…Derrière le mur, l’enfance est devenue inaccessible.

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L’Hôtel Biron…

Hôtel Biron, musée Rodin, détail de la rampe d’escalier, Paris, gildalliere, 2020

Derrière les encorbellements de l’escalier monumental de l’Hôtel Biron, construit entre 1728 et 1730 par l’architecte Jean Aubert, il y a un contre-champ, une rigoureuse mis en scène, un clair-obscur à la géométrie kafkaïenne. La maîtrise en est troublante. Face au penseur de Rodin, l’ocre vibrant du mur se taille un franc succès. La légèreté du relief creusé dans le mur comme un œil borgne repose sur la sobriété formelle de la ligne de fer forgé suspendue à la lumière qui lui confère une apparence presque éthérée.

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L’Hôtel Biron…

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