Au delà…

Paris, gildalliere, 202O
Photo/Gilles Dallière/ Paris 18ème

Paris, déconfiné, il vaut mieux lever la tête. Il y a un mur, sublime, c’est le commencement de l’architecture. Le mur sépare un lieu d’un autre, et donc avec un mur en céramique, on dessine deux lieux, l’un en deçà, l’autre au delà.

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Au delà…

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Immersion dans la toile…

omnipreÃÅsence de GeÃÅrard  Drouillet dans ma chambre, Paris, gildalliere, 2020
Photo/Gilles Dallière/Ma chambre/Paris

Dans la transparence de ma chambre, il y a la peinture de Gérard Drouillet. Ça bouge, ça claque, ça trace des symboles sertis de spirales, de cercles, de points chargés d’énigmes. Le noir prédomine sans fin sur l’ocre d’Eygalières parsemé de gris. Il y a de l’opulence, de la confusion, des pleurs, beaucoup d’amour et des questions. J’y trouve de la conversation, du plaisir, un univers fantastique libéré par la magie de la main de l’artiste effleurant la surface du papier. Impossible de m’en défaire.

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Immersion dans la toile…

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Abstraction géométrique…

Equilibre des formes, mon salon, gildalliere, 2020
Photo/Gilles Dallière/De la cuisine au salon/Paris

Ici, entre ma cuisine et le salon, le mouvement est infini. C’est celui du va-et-vient de la lumière où l’esprit du tableau d’Albert Chubac et le monde traditionnel de la terre cuite marocaine et de la porcelaine chinoise y échangent sans fin leurs signes. Entre les deux, il y a le silence, la transparence, une simplicité absolue, la poésie des verticales qui superposent les ombres. J’aime me placer là, au milieu de cette abstraction géométrique, retenir mon souffle et n’être personne.

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Abstraction géométrique…

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Déconfinement…

Ma chambre, fin du confinement, le 11 mai 2020, gildalliere
Photo/Gilles Dallière

Demain c’est aujourd’hui. Ma chambre est déconfinée. Vous avez remarqué, depuis la dernière fois j’ai fait mon lit, et j’y ai glissé un peu de couleur. La lumière se répand comme l’ambre sur cet étrange temps qui nous est tombé dessus, silencieusement, en assourdissant tout. Souvent, les opinions rigides m’ont fait horreur. Hier, dans la ville arrêtée, les oiseaux faisaient écho à leurs affaires. Les jardins s’inclinaient sur le bitume. Dans leurs parfums les fleurs s’avançaient et les arbres tremblaient dans l’air de toutes leurs ombres. Hier, on respirait. Aujourd’hui, même si ce n’est qu’un premier pas timide, la parenthèse est fermée. Alors oui, il reste encore 28 rouleaux de papier toilette thésaurisés à la hâte au fond d’un placard pour nous rappeler ce temps étrange, mais saurons-nous demain ne pas tout recommencer comme avant ?

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Déconfinement…

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Déconfinement…

Le coeur de Saint-Jean-de-Montmartre, gildalliere, 2020
Photo/Gilles Dallière/Saint-Jean-de-Montmartre

Dimanche 10 mai 2020, j’ai coché la case déplacement bref, dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal de 1 km lié à l’activité physique pour la dernière fois peut-être. Je me retrouve plongé en plein cœur de l’église Saint-Jean-de-Montmartre, seul. Et dans cette lumière irréelle, je me suis trouvé tout petit face à la pluie, la tempête, la foudre, la lente rotation de la planète et les vents qui l’accompagnent. Ridicule devant le virus qui cherche à s’étendre. La violence même de la vie, ne fait que changer, modifier, user, désagréger, pulvériser l’idée initiale de n’importe quel projet. Le futur commence lorsque le passé vole en éclats : lorsqu’il ne reste plus que la nostalgie. À demain…

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Déconfinement…

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7 heure du mat…

Ma chambre, gildalliere, 2020
Photo/Gilles Dallière/Ma chambre/Paris

Et cinquante trois jours plus tard, ça donne quoi le confinement ?
Mon lit défait, divisé par la verticale d’une lampe qui se reflète dans les lignes inclinées de la photo des échafaudages de la construction du périphérique de Paris par Jean-Claude Gautrand. Le reflet sur la boîte en plexiglass déséquilibre délicatement la scène et laisse entendre que dans la vie, tout ne peut pas être en équilibre parfait. Un instant, quelques jours peut-être, et ça ne dure pas ?
En fait c’est mal me connaître, tout est parfait, toujours…

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7 heure du mat…

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L’absence…

Pivoine sèche, gildalliere, 2020
Photo/Gilles Dallière/Pivoine

Que dit la pivoine ? Quels drames, quels secrets, quels parfums ?
Quelle sève dans l’ombre ?
Il y aura ce soir une belle absence de fleur. Là où finit ton corps, tu sembles indifférente à la vie, à la mort, et je mets sur le vélin ce qu’il te reste à vivre en suspens. J’en ai fait un triptyque, une brassée, trois clichés de couleurs sans odeur, parce qu’à force de te regarder elle s’est troublée.

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L’absence…

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Les stigmates de la fin…

Pivoine éclatée, gildalliere, 2020
Photo/Gilles Dallière/Pivoine

J’ai isolé la fleur piégée dans le cadre. J’ai fait surgir des détails presque artificiels. J’interroge la fragilité de la matière. Les anthères sont en lévitation. Elles pèsent lourdement sur les filaments qui encadrent les stigmates d’une fleur fanée. Elle pulvérise la couleur. La pivoine pourrait être dessinée, modelée, taillée, amplifiée, défigurée, épurée, absente…
Elle est recroquevillée comme pour ne pas déborder du cadre : confinée.

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Les stigmates de la fin…

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La vraie vie…

Pivoine fanée, Paris, gildalliere, 2020
Photo/Gilles Dallière/Pivoine

Alors que ma vie confinée laisse libre cours à bien des interrogations, il est peut-être temps de réfléchir à ce que pourrait signifier la vie après. Aujourd’hui, comme cette pivoine fanée qui a le dédain de la mort, ma vie s’est rapetissée, engluée, éteinte, alimentée par des médias, des réseaux sociaux anxiogènes et polémiques qui la menace. Et quand je vois dans la rue tous ces gens qui reprennent une vie normale, il faut que je mesure l’infinie richesse du mot vrai. Demain, je serai de ceux qui incantent la dignité, qui espèrent l’harmonie toujours plus grande, qui vénèrent la vérité, qui aiment l’absolu et l’intemporel.

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La vraie vie…

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Le moment du vide…

Altan, flou artistique, gildalliere, mars 2020
Photo/Gilles Dallière/Portrait/Altan

Confiné, je m’aventure à la limite du genre avec une inclinaison croissante pour la pureté du noir, du flou, et une sensibilité particulière pour la lumière. Le temps de pose était bien trop long pour le modèle photographié sur fond gris orage. Seule la lumière naturelle qui entre par la fenêtre transforme le personnage comme s’il flottait dans un univers intemporel et hypnotisant. Reste le moment de vide, et pour moi, ce vide devient un instant de plénitude.

Clichés/photos

Le moment du vide…

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